Ail rose de Lautrec
Une récolte "correcte" pour oublier les années difficiles
Le syndicat de défense est revenu sur les résultats de la campagne et sur les projets à venir pour préserver le dynamisme de la filière.
Le syndicat de défense est revenu sur les résultats de la campagne et sur les projets à venir pour préserver le dynamisme de la filière.
Réunis à la salle des conférences de la commune, les producteurs d’ail rose de Lautrec se sont retrouvés le lundi 3 juin pour l’assemblée générale du syndicat de défense (Label rouge et IGP). Autour du président Gaël Bardou, ils ont retracé la campagne de 2023-2024 et ont pu se projeter sur l’avenir de la filière tarnaise. Au 31 mars 2024, le syndicat compte 117 producteurs et 8 ateliers de conditionnement. Des départs à la retraite de producteurs sont à noter suite à l’exercice, pour quelques nouvelles adhésions. “On espère que dans les années à venir, on puisse compenser ces départs à la retraite avec de nouvelles adhésions. On en a déjà 4 qui postulent pour la prochaine campagne. On espère qu’on va continuer à avoir une filière qui reste attractive”, commente le président du syndicat, Gaël Bardou. 590 tonnes d’ail ont été certifiées Label rouge et IGP sur la campagne (contre 393 tonnes en 22/23), avec un taux de certification de 50% par rapport à l’ail commercialisé. Le rendement moyen commercialisé est de 3,73 tonnes à l’hectare, contre 2,1 tonnes en 22/23. L’ail a été commercialisé à 39% en plateaux, 37% en filets et 24% en grappes. Pour la campagne en cours, 187 tonnes d’ail rose ont été plantées sur 317,67 hectares (-1% rapport à 23/24). La surface moyenne par exploitation est de 2,89 hectares. Concernant les semences, 187 tonnes ont également été plantées, dont 94% de semences certifiées. Le poids moyen semé est de 588,7 kg à l’hectare.
Communication et travaux techniques
En plus de ses missions de défense et protection du produit, le syndicat se montre aussi actif sur les plans de la promotion et communication, avec notamment une forte présence sur les réseaux sociaux (Facebook, Instagram et Tiktok). La traditionnelle fête de l’ail rose de Lautrec au mois d’août est aussi un bon moyen pour mettre en avant la filière. En 2023, l’événement a rassemblé 23 000 visiteurs sur deux jours. Le rendez-vous est déjà pris pour 2024, les vendredi 2 et samedi 3 août, avec de nombreuses animations. Mais l’ail rose sait aussi s’exposer dans d’autres grands événements, comme le festival Pause Guitare à Albi, le salon Regal à Toulouse ou le salon de l’agriculture à Paris. En parallèle, des dégustations, partenariats, présentation de la filière en milieu scolaire et sponsoring sont également réalisés par le syndicat de défense. Sur la partie technique, des travaux ont été menés avec le Cefel (centre d’expérimentation en fruits et légumes) sur la lutte contre la rouille et la pourriture blanche. Un travail a également été entamé sur le stockage et la maîtrise du froid, pour augmenter les temps de conservation de l’ail. En clôture de l’assemblée, Guillaume Tant, expert agronome et spécialiste en nutrition des plantes, est intervenu sur le travail en cours des carences et nutritions de l’ail rose de Lautrec.
Il a dit...
Gaël Bardou, président du syndicat de défense de l’Ail rose de Lautrec Label Rouge et IGP : “Au sortir de deux années compliquées ayant fortement impactées les trésoreries, nous espérions tous une année faste. Elle aura été moyenne dans l’ensemble au niveau du calibre et donc du rendement mais toutefois, une qualité au rendez-vous, sans problème sanitaire. Il était important de pouvoir repartir sur une récolte correcte et d’oublier les deux années passées. Cette récolte nous a permis de reprendre le cap. Nous avons un produit qui suscite toujours de l’intérêt, tant pour les consommateurs que pour les médias. Il n’empêche qu’il faut toujours être actif et montrer que nous sommes bien présents. Quoi qu’il arrive, il faut toujours aller de l’avant. La nouvelle récolte a été implantée de décembre à mi-janvier. Ce fut échelonné, il a fallu profiter des fenêtres météorologiques. L’ail en culture actuellement fait plaisir à voir, on espère tous qu’il arrive sous les meilleures conditions possibles. De plus, les manifestations de début d’année dans le monde agricole ont remué beaucoup de choses positivement. Nous concernant, une porte aux discussions s’est ouverte au regard des produits phytosanitaires, afin de tendre vers une homogénéité européenne. À ce stade, il est encore trop tôt pour avancer quoi que ce soit mais il y a peu, c’était encore inenvisageable. Nous continuons à œuvrer pour l’avenir et pérenniser notre filière, en pensant à ce qui a été fait par nos prédécesseurs pour en arriver où l’on en est aujourd’hui. Nous devons consolider le présent en pensant à ceux qui seront là demain.”