Une dynamique vertueuse induite par l'installation
Installé fin 2019 près de Teulet, Florian Vieu a quitté un emploi salarié et repris des parts du Gaec d'all Suc. Une nouvelle production a été lancée en parallèle des vaches laitières. Témoignage.
«Avant de m'installer, j'ai été électricien pendant 12 ans», témoigne Florian Vieu. Bien qu'il ait fallu un jour décider de quitter une activité salariée pour reprendre les parts de son beau-père dans le Gaec, la perspective d'être agriculteur - et en quelque sorte à son compte - ne l'effrayait pas. Avec son installation en 2019, l'habitude et le goût de prêter main forte pour les travaux des champs et le troupeau laitier est devenue un métier à part entière. Ceci avec tous les changements que l'élevage demande par rapport au rythme de vie : aussi bien les inconvénients que les avantages.
PARCOURS D'INSTALLATION
Florian Vieu a dû suivre une formation d'un an en BPREA. Même si, a priori, l'utilité n'était pas perceptible, son futur associé savait l'importance de ce temps d'apprentissage. «Il faut le faire pour voir autre chose, étudier d'autres façons de travailler, d'autres productions», conseille Mickaël Soulié. «Il y a eu des professeurs intéressants qui m'ont aidé à réfléchir le projet», estime le jeune installé.
Malgré les échanges et le suivi poussé avec le pôle installation de la Chambre d'agriculture, la plus grande contrainte de la phase d'installation s'est matérialisée dans les formalités administratives. «Il a fallu se projeter à cinq ans et ce n'était pas facile. On avait vraiment envie que ça avance !», souligne Florian Vieu. L'arme la plus utile dans le parcours a été la patience. «J'avais du mal à imaginer ce que cela représentait d'effectuer une reprise de capital. J'aurai bien aimé pouvoir passer plus de temps à échanger avec des éleveurs plutôt que de mouliner des chiffres. Mais il faut passer par là», résume l'éleveur.
UN GAEC RENFORCÉ ET DIVERSIFIÉ
L'installation s'est déroulée avec la reprise de 23 ha qui jouxtent les terres de la ferme, la totalité d'un lac (auparavant mutualisé) a augmenté la sécurité et l'autonomie fourragère. Certaines parcelles verront ainsi un retour de cultures irriguées moins fréquent. Les compétences en électricité du nouvel installé se révèlent utiles sur ces équipements. La mise en place d'une autre production a également sécurisé les ressources du Gaec.
«Avant que je m'installe, il y avait une opportunité de monter un bâtiment de volailles plein air avec le GFA de Pierpont», se rappelle Florian Vieu. Son futur associé a fait le maximum pour accélérer cet investissement : «parce qu'on voulait que ce soit en place à son arrivée dans la structure, précise Mickaël Soulié. Et le bâtiment a été opérationnel six mois avant !» De quoi se faire la main en attendant les avancées administratives.
TRAVAILLER MIEUX
L'enjeu du temps de travail a aussi été étudié sous tous les angles dans le projet d'installation. «L'arrivée de Florian a permis de repenser la gestion du troupeau et de mieux étaler les vêlages», précise Mickaël Soulié. La production laitière a bien augmenté et a été soutenue par l'arrivée du DAC inclus dans le projet d'installation. Mais cette augmentation des volumes n'est pas seulement la conséquence d'une meilleure efficacité de la ration.
Après quelques semaines pour que Florian Vieu gagne en autonomie et entre pleinement dans les aspects décisionnels, c'est le bon partage du temps-homme consacré à la ferme qui a aussi permis à Mickaël Soulié de sortir la tête du guidon. L'organisation de la ferme a été renforcée et des gains en efficacité constatés malgré l'ajout de l'atelier de volailles. De quoi voir plus loin avec davantage de sérénité sous l'oeil attentif et bienveillant des familles des deux associés.
F. Roussel