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Environnement
Une agriculture plus productive et territorialisée en 2050 ?

Comment adapter la production agricole régionale à l’horizon 2050 ? C’est ce qu’ont tenté de présenter des intervenants de la Chambre d’Occitanie durant l’AG de la FDSEA.

“En terme de climat, l’année exceptionnelle de 2022 que l’on vient de vivre sera certainement une année moyenne dans 20-30 ans.” Le constat est là et l’urgence d’agir pour l’agriculture se fait ressentir. C’était tout l’objet de l’intervention d’André Cascailh et Julie Bodeau, de la Chambre d'agriculture d’Occitanie, qui ont présenté durant l’assemblée générale de la FDSEA du Tarn les travaux de la Chambre régionale sur l’adaptation au changement climatique. “L’été 2022 en Occitanie a été le deuxième été le plus chaud depuis 1960 et le cinquième été le plus sec. À Lacaune, comme au niveau mondial, la température moyenne annuelle a augmenté deux fois plus vite à partir de 1980. À Tanus, le nombre de jours chauds, c’est-à-dire le nombre de jours où l’on va dépasser les 30°C, ne cesse d’augmenter, pour passer de 3 jours à la fin du siècle dernier à 17 jours en milieu de siècle et 50 jours en fin de siècle”, présente Julie Bodeau. 

Un besoin en eau croissant

En partant de ce constat, la Chambre régionale a souhaité travailler en 2018 et 2019 sur quatre scénarios d’adaptation possibles pour l’agriculture, en prenant en compte notamment la production et la consommation d’énergie. Un premier scénario “transition énergétique, environnementale et alimentaire”, avec une attention portée sur l’impact environnemental, un deuxième scénario “priorité à la production agricole dans un contexte de crise alimentaire”, un troisième “libéralisation et métropolisation” et un dernier “agriculture productive et territorialisée”. C’est ce dernier scénario que la profession et la Chambre régionale ont souhaité retenir. Il prévoit notamment une Région plus autonome qui soutient la production agricole, avec des filières de qualité et le renforcement du lien avec le local et les circuits courts. Mais aussi des investissements dans les installations pour sécuriser l’irrigation. Selon l’étude, les résultats du scénario 4 permettrait, entre 2013 et 2050, de stabiliser l’évolution des SAU, des productions de viande et de lait et d’augmenter de 8% les productions végétales. Il répondrait aussi aux enjeux environnementaux et climatiques en étant performant sur les réductions de consommation d’énergie (- 32%), sur les émissions de gaz à effet de serre (- 28%) et sur le stockage de carbone (+ 54%) via des choix d’évolutions de pratique forts, tout en maintenant une production agricole efficiente et dynamique sur l’ensemble du territoire. “Quelques leviers pour arriver à ces résultats ont été identifiés, comme maximiser la qualité et la couverture des sols, améliorer la gestion des systèmes fourragers et la recherche de l’autonomie alimentaire, développer les productions de qualité et les circuits courts et augmenter sa part d’énergies renouvelables”, détaille Julie Bodeau.
Pour arriver à ce résultat, deux conditions seront cependant à respecter. L’accès à l’eau semble primordial. Selon l’étude, le besoin en eau d’ici à 2050 dans la région augmentera de 25%. Mais aussi le renouvellement des générations qui semble essentiel pour maintenir la production agricole. “Parmi toutes les prospections, tout le monde s’accorde à dire que le vivant est l’un des atouts principaux de cette transition. L’agriculture et la forêt sont aussi les seules activités économiques qui ont capacité à jouer un rôle face au changement climatique. Il faut en tout cas agir vite”, ajoute André Cascailh.

Ils ont dit...

Yves Da Ros, ancien exploitant : "Je partage l’avis sur le scénario 4. Ce qui m’étonne, c’est que l’on dit qu’on va conserver la SAU. Cela ne me paraît pas du tout réaliste, à la vitesse où on en consomme avec les constructions.”
Cédric Vaute, éleveur : “Le scénario 4 me va très bien mais force est de constater qu’on est plutôt sur le premier actuellement avec un État interventionniste sur la partie environnementale et les consommateurs qui veulent une alimentation avec des cultures moins consommatrices en carbone. Le consommateur va aussi chercher le prix et dans ces cas-là, le carbone n'est pas pris en compte. Et puis, aujourd’hui, pour pouvoir irriguer plus, il faut des réserves en plus et on ne peut pas les faire.” 
Christophe Rieunau, éleveur bovin viande : “Moi, ce qui m’inquiéterait, c’est que nous soyons sur le scénario 1 en terme de production et sur le scénario 4 en terme de consommation. C’est un peu le sentiment que j’ai aujourd’hui.”

 

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