Tarn
Un plan d’action pour préserver l’eau
Le Conseil départemental a présenté son plan pour la ressource en eau, qui vise à assurer les besoins sur l’ensemble du territoire dans le futur.
Le Conseil départemental a présenté son plan pour la ressource en eau, qui vise à assurer les besoins sur l’ensemble du territoire dans le futur.
Après la sécheresse de l’été dernier et face aux faibles précipitations hivernales qui aggravent la situation, le département du Tarn veut garantir l’accès à l’eau à l’ensemble de ses concitoyens. Le président du Conseil départemental, Christophe Ramond, aux côtés de la vice-présidente chargée de l’agriculture, Maryline Lherm, et du directeur du service eau et environnement, Stéphane Mathieu, a présenté la stratégie de son équipe en matière de gestion de l’eau sur le territoire. “On est de plus en plus vulnérable à ces sécheresses et on est contraint de s’adapter. On le voit, nos réserves sont à des niveaux très bas aujourd’hui, malgré les pluies de ces derniers jours, le stress hydrique est important et les prédictions d’avenir sont sombres. C’est pourquoi nous souhaitons être aux avants postes sur ce sujet et nous voulons agir. Il y a un besoin d’optimiser, de préserver et de stocker notre ressource pour assurer les besoins de tous nos Tarnais”, indique Christophe Ramond.
“Donner les moyens pour continuer à produire”
Pour ce faire, le Département a élaboré son “plan pour la ressource en eau” et veut investir 29 millions d’euros sur cinq ans (5,8 millions par an) pour financer diverses actions, afin de sécuriser l’accès à l’eau. Et l’agriculture est bien sûr concernée. Dans son volet “sécurisation des usages agricoles”, le Département souhaite financer une partie des études de faisabilité et des travaux d’ouvrages collinaires pour des cultures spécialisées comme l’ail et le maraîchage ou l’élevage. Mais aussi engager une réflexion sur les besoins en eau localisés afin d’identifier les opportunités de mutualisation, de curage, de mise en conformité technique d’ouvrages existants ou de créations d’ouvrages. Cet effort représente un investissement de 300 000 € par an. “Les études de faisabilité sont très onéreuses pour au final ne pas aboutir sur du concret dans certains cas. C’est pour cela que l’on souhaite aider et prendre une part de ce financement important pour les agriculteurs. On remarque aussi que les délais d’instruction sont souvent trop longs. Il faut essayer de réduire cette latence pour avancer plus rapidement sur la création de retenues. Il faut donner les moyens à nos agriculteurs pour continuer à produire et à nous nourrir”, souligne le président, qui s’est dit aussi conscient de l’enjeu important dans la vallée du Tescou.
Sur les cinq prochaines années, le Département consacrera 29 millions d’euros pour sécuriser l’accès à l’eau aux Tarnais.
Un plan pour tous les usages
Mais l’eau est avant tout l’affaire de tous, comme ont tenu à la rappeler les élus. Le plan départemental inclut des volets sur la maîtrise de l’assainissement ou la sécurisation de l’eau potable, avec notamment des aides aux diagnostics des réseaux, à la résorption des fuites et au remplacement de canalisations fuyardes pour favoriser les économies d’eau. Un investissement sera également fait sur les déstockages d’eau, la gestion des ouvrages hydrauliques ou la réalisation de travaux permettant d’optimiser des ouvrages existants. Une liaison de sécurisation entre Rassisse et la Bancalié et une réhausse des retenues de Saint Géraud et du Pas des Bêtes sont notamment prévues. “C’est un plan global, qui concerne tout le monde. Mais on ne va pas prioriser certains points par rapport à d’autres. Il faut agir et mettre toutes ces actions en place en même temps pour garantir l’accès à tous”, souhaite le président du département. “Outre l’alimentation ou l’accès à l’eau potable, il y a aussi un enjeu de biodiversité. Avec la sécheresse de l’été dernier, on a perdu 50% de la population d’abeilles sur notre département, car elles n’avaient pas assez de points d’eau pour s’abreuver, ajoute Maryline Lherm, une ressource en eau suffisante permet aussi de favoriser cette biodiversité.”