Thoré-Montagne Noire, le territoire qui cultive la qualité de vie
Cette semaine, Le Paysan Tarnais prend son bâton de pèlerin pour vous emmener à la découverte de la communauté de communes Thoré Montagne Noire. Un petit territoire rural qui cherche à se réinventer pour tourner la page de son glorieux passé industriel aujourd’hui révolu. Entre agriculture, tourisme et économie, les pistes sont nombreuses. Exemple avec les Toiles de la Montagne Noire qui perpétuent l’héritage textile à l’heure d’Internet et du commerce en ligne.
Dignes descendantes du glorieux passé industriel de la vallée du Thoré, les Toiles de la Montagne noire ont réussi à se bâtir une belle notoriété… à coups de torchons.
«Tout le monde possède un bout de tissu que j’ai fait !» Aussi péremptoire qu’invérifiable, la sentence énoncée par Jean-Claude Bordes résume sa longue carrière, tissée au fil des décennies dans l’industrie textile. Le sexagénaire tout en rondeurs a longtemps roulé sa bosse dans le nord de la France, et en Belgique, pour toutes les marques. Jusqu’à connaître la fermeture de toutes les usines, ou presque. Alors le fils et petit-fils de drapiers gersois est revenu dans son Sud-ouest natal pour aborder le XXIe siècle, et rebondir.
Sa quête de tissage le fait s’établir à Labastide-Rouairoux. C’est là, profitant du savoir-faire du tisserand Sartiss, qu’il crée les Toiles de la Montagne noire, et commence à fabriquer des torchons, des serviettes ainsi que toute la panoplie du linge de maison, de table et de toilette. C’était il y a quatorze ans. Et aujourd’hui, la petite entreprise familiale voit son chiffre d’affaires grandir années après années. «On arrive à 400 000 € alors qu’on est parti de rien», savoure le fondateur qui a vu défiler la bagatelle de cent millions de mètres de tissus entre ses mains depuis le début de sa carrière.
Traditionnel, naturel et local
Ce succès ne repose pourtant sur aucun concept révolutionnaire, bien au contraire. L’identité graphique des Toiles de la Montagne noire revendique fièrement la carte du traditionnel, qui présente le grand avantage de ne jamais se démoder.
Comment Jean-Claude Bordes a-t-il alors réussi à imposer sa griffe ? Car il a su sentir le retour en grâce des produits de qualité et du Made in France. «On ne travaille qu’avec des produits naturels, coton et lin. Et tout est tissé, coupé et confectionné dans le Tarn», présente le créateur. Une garantie de produit durable, dans tous les sens du terme, très en vogue auprès des consommateurs.
Forcément, cette qualité se paie. Mais elle plaît beaucoup aux touristes. Pour gagner en visibilité, un magasin a donc vu le jour un peu plus bas dans la vallée, à Mazamet, il y a cinq ans. Et le fiston, Nicolas, tient boutique à Albi, au cœur de la cité épiscopale classée au patrimoine mondial de l’Unesco et de ses nombreux visiteurs. Pour fidéliser les clients les plus lointains et en capter de nouveaux, un site internet a même été mis en ligne. Quoi de plus naturel, en effet, que de tisser sa toile sur Internet ?
D. Monnery
Retrouvez tous les témoignages de ce territoire dynamique dans l'édition en ligne
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