Sivens et zone vulnérable : une semaine chaude pour la FDSEA du Tarn
Dominique Barrau, secrétaire général de la FNSEA, a pu remarquer l'ambiance très orageuse dans le Tarn, vendredi dernier, à l'AG de la FDSEA. Dès lundi, les agriculteurs étaient sur la route, à Alban, pour montrer leur détermination.
Après la présentation des comptes et la validation d'une cotisation «couple» dès 2016, le ton de l'assemblée générale est nettement monté. Les trois dossiers phares et chauds pour l'année 2014 ont été détaillés par les secrétaires généraux, Ludovic Marlot et Laurent Viguier. C'est la retenue de Sivens qui a ouvert le bal. Les membres de la FDSEA des cantons de Lisle-sur-Tarn et de Salvagnac ont fait partager leur colère à l'assemblée. «Comment tolérer que l'Etat démissionne sur le dossier de Sivens ? Ce n'est plus un Etat de droit. Une minorité de «zadistes» fait régner la terreur aux alentours».
S'en suivit un vibrant appel à la solidarité départementale pour aider ce secteur à lutter contre ces opposants. «Ils nous privent d'accès à la zone ! Faisons de même puisque l'Etat ne nous défend plus». Pour l'Etat, l'ambiance a d'ailleurs été jugée trop chaude : le préfet a préféré ne pas participer à l'assemblée générale. Et c'est Philippe Jougla qui a repris en début d'après-midi. «Nous mettons en place une mesure de zéro contrôle dès cette année» en attendant que l'ordre revienne à Sivens. Le chapitre fut clos par l'adoption à l'unanimité d'une résolution spéciale Sivens et la promesse de nouvelles actions syndicales. «On ne lâche rien !»
Autre moment fort de la matinée, la zone vulnérable et son lot de contraintes qui ont été analysées. Après l'Etat, c'est la FNSEA qui a fait l'objet de critiques. «Il vous a fallu trop longtemps pour vous saisir de la problématique des pentes ». Dominique Barrau, secrétaire général de la FNSEA, invité de l'AG, a rappelé que rien n'était encore figé et que la consigne demeurait. «Partout où passe un tracteur la pente est inférieure à 20%». Au-delà des mesures, le zonage fait aussi beaucoup réagir les agriculteurs tarnais
Les cantons d'Alban et Villefranche ont annoncé l'organisation d'un blocus de la D999 pour ce lundi 9 février à Alban. Celui-ci a rassemblé 100 agriculteurs et une vingtaine de tracteurs.Dans l'attente de la publication d'un classement pour le bassin Adour -Garonne, les éleveurs des deux cantons ont décidé de se mobiliser afin de faire entendre leur voix auprès des représentants de l'état. Pour Frédéric Albouy, président du canton d'Alban, le constat est simple. «Nous refusons que les éleveurs soient sacrifiés en étendant la zone vulnérable sur nos communes, tout ça parce que la France ne respecte pas les engagements excessifs qu'ont pris ceux qui nous gouvernent».
La mobilisation des derniers mois a été payante : en début de semaine, c'est une proposition de classement à l'échelle du bassin versant qui a été présentée par la France à la Commission Européenne. Pour notre département, cela représente une avancée car ce ne sont plus les communes qui seront les limites du zonage. Mais nous restons mobilisés pour tous ceux encore concernés par le classement. Notre combat se poursuit aussi sur le programme d'action national qui fixe les contraintes que doivent respecter les agriculteurs. Une initiative qui devrait être reprise par d'autres cantons. Philippe Jougla a rappelé que «toute commune écartée, toute exploitation épargnée, sera considérée comme une victoire collective».
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