Anciens
Revalorisation des retraites agricoles : peut mieux faire !
Laurent Pietraszewski a rencontré des représentants agricoles tarnais pour échanger sur la revalorisation des pensions, le 27 janvier à Montans.
Laurent Pietraszewski a rencontré des représentants agricoles tarnais pour échanger sur la revalorisation des pensions, le 27 janvier à Montans.
Deux semaines après la visite du ministre de l’Agriculture dans le Tarn, c’est le secrétaire d’État en charge des Retraites et de la Santé au travail, Laurent Pietraszewski, qui, à son tour, est venu à la rencontre des Tarnais. Parmi le programme de la journée élaboré en partenariat avec les députés LREM, Marie-Christine Verdier-Jouclas et Jean Terlier, un temps d’échanges avec les retraités agricoles a été organisé dans la salle de la chapelle Saint-Martin de Montans. Le président de la section départementale des anciens exploitants (SDAE), Norbert Durand, le vice-président de la Chambre d’agriculture, Cédric Carcenac, et des représentants des syndicats agricoles, ont ainsi pu faire part de leurs points de vue au sujet de la revalorisation des pensions, en présence du président de la MSA, Jean-Pierre Dilé, et de la préfète du Tarn, Catherine Ferrier. Une pensée a également été adressée à René Laganthe, ancien président de la SDAE 81, qui s’est longtemps battu pour cette réforme avant d’être emporté par la maladie.
“Je suis là pour vous écouter et pour voir avec vous ce qui peut être amélioré”, a indiqué d’emblée le secrétaire d’État. Les représentants du monde agricole ont indiqué que cette réforme attendue allait évidemment dans le bon sens, mais que du chemin reste à parcourir. Aujourd’hui, seul un agriculteur sur cinq a en effet vu sa pension revalorisée en raison des multiples critères d’accessibilité qui jalonnent la réforme. La communication est donc délicate sur le sujet. Et comme chaque cas est unique, seul un appel à la MSA permet d’avoir une bonne compréhension de son dossier. Mais là encore, répondre à chaque cas individuel demande un peu de temps, fait savoir la MSA.
“Aller plus loin”
“Faire venir des jeunes à l’agriculture est compliqué et le problème des retraites peut être un frein à l’installation, a indiqué Cédric Carcenac. La revalorisation qui vient d’être mise en place, c’est bien, mais il faudra aller beaucoup plus loin sur le sujet.” Et quid du sort réservé aux conjointes collaboratrices ?
Dans notre système, pour pouvoir prétendre à une retraite, il faut avoir cotisé, répond en substance le secrétaire d’État. Mais les cotisations sont basées sur les revenus qui, eux non plus, ne sont pas à la hauteur, rétorque la profession. “Il faut donc envisager de la solidarité nationale pour venir compenser notamment les nombreux services rendus par l’agriculture”, indique Gilles Viaulle, de la SDAE.
Concernant le statut des conjoints collaborateurs, “c’est une fausse bonne idée qui ouvre des trappes à la pauvreté, estime Laurent Pietraszewski. Il ne doit pas pouvoir durer dans le temps.” Insistant pour dire que la souveraineté alimentaire est fondamentale, le secrétaire d’État se dit conscient qu’il reste encore bien des points à améliorer à cette réforme des retraites pour assurer le renouvellement des générations. “On ne doit pas attendre de se demander où trouver de la viande ou des céréales pour se nourrir avant de se poser les bonnes questions”, conclut-il.