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Politique
Retraites : un pas en avant et des précisions attendues

La réforme des retraites a été présentée par le Gouvernement. La profession agricole est concernée et sera attentive aux possibles évolutions. Réactions dans le Tarn.

© Réussir

C’est un discours qui était très attendu dans l’ensemble du pays. Le 10 janvier en fin d’après-midi, la Première ministre Elisabeth Borne a détaillé les grandes lignes de la réforme des retraites voulue par le gouvernement Macron. La principale mesure du projet est le relèvement de l’âge légal du départ à la retraite, allongé progressivement de trois par an, pour atteindre 64 ans en 2030, contre 62 actuellement.

Cette nouvelle réforme n’entraîne pas la disparition du régime agricole mais aura des conséquences sur la retraite des agriculteurs. Si la réforme semble être plutôt bien accueillie par la profession, notamment sur le fait que les agriculteurs verront leur retraite calculée sur les 25 meilleures années et non sur la carrière complète, certains points paraissent encore un peu fl ou, comme le souligne Gilles Viaulle, membre de la section des anciens exploitants à la FDSEA du Tarn : “Avec cette réforme, on va dans le bon sens pour les futures retraites, en allant vers un schéma d’égalité entre les agriculteurs et les salariés classiques. Les portes sont ouvertes mais il reste encore des zones à éclaircir. Le gros point d’interrogation, c’est sur la revalorisation des retraités actuels. Qu’est-ce qu’on inclut dans “carrière complète ?” Il faut faire reconnaître les conjoints-collaborateurs pour qu’ils puissent être revalorisés comme les autres agriculteurs.”

“La réforme semble être une bonne chose, indique à son tour le président des Jeunes Agriculteurs du Tarn Christopher Régis, le bon point que je retiens, c’est le plafond minimum de 1 200 € pour tous les retraités, y compris pour les agriculteurs. La question de l’augmentation des trimestres de cotisation fait un peu peur, même si généralement en agriculture, on commence à travailler assez tôt. Il y a aussi le problème de la pénibilité car les agriculteurs ne font pas partie des critères et pourtant tout au long de leur carrière, ils font beaucoup de manutention en portant des charges lourdes. Il ne faut pas que cette réforme pénalise trop la profession. L’allongement de l’âge de départ à la retraite peut faire peur aux jeunes qui veulent s’installer mais je pense qu’à cet âge là, on est plutôt dans l’euphorie de l’installation et on ne pense pas trop à la retraite, même si on sait maintenant qu’elle se construit bien avant.”

La FNSEA demande des réponses claires

Dans un communiqué publié le 10 janvier, la FNSEA a également réagi après la présentation de la réforme, en pointant les points d’amélioration possibles : “Nous prenons acte de cette annonce conforme aux promesses électorales du Président de la République. La FNSEA est responsable vis-à-vis des générations futures et donc soucieuse de garder des régimes de retraite viables et soutenables pour les jeunes générations. Nous rappelons néanmoins la deuxième partie de la promesse présidentielle qui était d’instaurer un minimum de retraite pour les carrières complètes de l’ordre de 1 200 euros par mois. Pour les «nouveaux retraités» mais aussi «toutes celles et ceux qui sont déjà à la retraite». Il est important que ce minimum concerne aussi tous les retraités agricoles à carrière complète. C’est capital pour tous les conjoints d’agriculteurs à carrière complète dont le minimum de retraite n’a pas dépassé 741 € malgré le vote de la loi Chassaigne 2. La FNSEA est par ailleurs très attachée aux départs anticipés pour les longues carrières et notamment les départs à 60 ans. Nous sommes inquiets de l’absence de mesures pour gérer les fi ns de carrières difficiles (retraite progressive des indépendants, absence de prise en compte de l’usure) tout comme nous nous interrogeons sur la mise en œuvre de la pénibilité. Enfin, la réforme de de l’assiette CSG prévue dans le projet de réforme systémique de 2020 ne semble pas être à l’ordre du jour, ce serait un regret. Nous attendons une réponse claire sur l’ensemble de ces questions.”

Prochain rendez-vous important pour la profession, le 31 janvier, date à laquelle le Sénat examinera le projet de loi adopté il y a quelques semaines à l’Assemblée Nationale sur le calcul des retraites agricoles, qui prévoit de ne retenir que les 25 meilleures années.

Les grandes lignes de la réforme

● La durée de cotisation pour les retraites, désormais à 43 ans au lieu de 42 aujourd’hui, sera accélérée pour atterrir d’ici 2027, au lieu de 2035.
● La plupart des régimes spéciaux, qui permettaient de partir à la retraite avant l’âge légal, seront supprimés. Cela concernera les nouveaux embauchés de la RATP, d' EDF, Engie ou de la Banque de France notamment.
● Le minimum de pension sera relevé à 1 200 € brut, soit 85% du smic net.
● Le dispositif des carrières longues sera également modifi é. Les personnes ayant commencé à travailler avant 16 ans pourront partir dès 58 ans, celles ayant commencé entre 16 et 18 ans pourront partir dès 60 ans et celles entre 18 et 20 ans pourront partir à 62 ans.
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