Rentrée parlementaire : la profession sensibilise les députés tarnais
Les sujets de préoccupation de l’agriculture tarnaise ont été exposés aux députés tarnais par les présidents de la Chambre d’agriculture, de la FDSEA et des JA du Tarn, ce mardi 27 août.
La veille de la reprise des travaux parlementaires est le moment opportun de rappeler aux députés LREM tarnais les inquiétudes de la profession, nombreuses en cette fin d’été, et de pointer les incohérences du gouvernement. Jean-Claude Huc, président de la Chambre d’agriculture du Tarn, Philippe Jougla, président de la FDSEA et Christophe Rieunau, président des JA du Tarn, ont donc porté les doléances de l’agriculture tarnaise à la permanence parlementaire de Marie-Christine Verdier-Jouclas, accompagnée pour l’occasion de Jean Terlier. Ceta, charte de bon voisinage, ou encore baisse du budget des Chambres d’agriculture ont été autant de sujets abordés.
Le Ceta - le mercosur
La signature du Ceta par les trois députés tarnais est une mauvaise surprise pour les professionnels tarnais, «surtout que nous avions pris la peine de les informer par écrit de l’attention que nous porterions à leurs votes, relate Christophe Rieunau, président des JA. On attend leurs explications d’autant que seule une députée sur les trois a pris la peine de répondre à ma sollicitation au sujet de ce vote…» Selon lui, cet accord se résume à deux mots : «Marchandisation et déloyal. L’agriculture est une monnaie d’échange malheureusement bradée. Le Canada n’est pas soumis aux mêmes règles que nous, ne serait-ce qu’en ce qui concerne le recours aux farines animales. Le Ceta contribuera à tirer les prix vers le bas.» Avant que le texte ne soit traité au Sénat cet automne, les sénateurs tarnais seront à leur tour alertés.
«En marge du G7, le président Macron semble avoir pris conscience qu’il ne pouvait pas faire n’importe quoi et a dit qu’il ne ratifierait pas l’accord avec le Mercosur en l’état, note Christophe Rieunau. Nous disons idem pour le Ceta. Le président de la République ne peut pas faire de l’électoralisme en France avec l’interdiction du glyphosate et signer des accords qui vont à contre-sens. Cet accord sera peut-être avantageux pour l’économie française, mais il sera désastreux pour l’agriculture.»
LE POINT DE VUE DES DÉPUTÉS
"Les négociations menées depuis un an et demi autour de ce texte ont permis d’arriver à un accord satisfaisant. Les échanges commerciaux existent déjà aujourd’hui et ils ne sont pas encadrés. Cet accord impose des normes, des mesures et des quotas. Il protège mieux ces échanges et les rend plus fiables. Là où il y a désaccord avec les représentants syndicaux, c’est qu’ils pensent que nous ne serons pas capables d’assurer les contrôles, or nous sommes convaincus du contraire. Le Mercosur ? Avant même l’intervention d’Emmanuel Macron en marge du G7 nous étions opposés à ce texte qui ressemble à ce qu’était le Ceta il y a un an et demi."
D. Monnery