Viticulture
Premiers ressentis des vendanges dans le Tarn
Les quantités seront faibles et la qualité des raisins laisse entrevoir un millésime 2024 axé sur la fraîcheur, avec des faibles degrés d’alcool.
Les quantités seront faibles et la qualité des raisins laisse entrevoir un millésime 2024 axé sur la fraîcheur, avec des faibles degrés d’alcool.
Gel, pluie, humidité, pression des maladies, grêle… Après une saison particulièrement éprouvante pour les viticulteurs tarnais, les vendanges touchent à leur fin dans le département. “On va profiter de cette semaine de beau temps pour terminer enfin la récolte, note Erwan Bordier-Monteiro, directeur technique à la cave coopérative de Labastide, les vendanges ont été longues, notamment à cause de la pluie. On est à 6 semaines de récolte alors qu’on est plutôt à 5 habituellement.” Quels sont alors les premiers ressentis sur cette récolte 2024 ? “On est sur une quantité plutôt faible, notamment à cause de la grêle du mois d’août qui nous a fortement impactés et de mauvaises conditions de floraison”, souligne Jean-Amand Perez, responsable viticole à la cave coopérative de Vinovalie. Un constat partagé par la cave de Labastide, “la récolte sera équivalente à celle de l’année dernière, c’est-à-dire petite. C’est la quatrième année difficile consécutive”. Concernant la qualité, les résultats sont mitigés : “on a dû jongler avec la pluie et la grêle et donc récolter avec des maturités pas forcément optimales. Les degrés d’alcool ne sont également pas très élevés”, constate Jean-Amand Perez. “Avec les nuits fraîches que l’on a connu, on est sur des blancs plutôt fins et aromatiques, avec quand même un peu de pourriture. Les rouges sont pas mal avec, pour les cépages précoces, des petits degrés, et pour les cépages tardifs, des maturités relativement normales. On sera sur un millésime plus axé sur la fraîcheur cette année. Nos vignerons sont malgré tout assez satisfaits, même si on espère une campagne 2025 plus favorable”, conclut Erwan Bordier-Monteiro de la cave Labastide.
Le mot de la Chambre d'agriculture 81
Thierry Massol, conseiller viticulture : “À l’approche de la fin des vendanges, on peut noter que l’optimum de la maturité a difficilement été atteint, lié aux cumuls de pluies qui ont provoqué la dilution des degrés alcooliques, à la pourriture grise particulièrement marquée sur certains cépages (Syrah…) et à un millerandage fortement marqué en 2024 (Gamay…). Les cépages blancs sont corrects, tant au niveau de la qualité que de la quantité, à part certains Mauzac qui ont été impactés par le mildiou. Pour les rouges, le résultat est plus contrasté, on constate une maturité incomplète liée à des vendanges logiquement précipitées par rapport aux pluies. Le volume sera sensiblement identique à 2023 cachant encore une fois une hétérogénéité importante en fonction des producteurs. En effet, l’année a une nouvelle fois encore été marquée par des conditions météo extrêmes : le gel, la grêle, qui en a impacté sévèrement certains, ou les fortes pluies. Le mildiou a causé des pertes sur les cépages Merlot et Mauzac. En ce qui concerne les ravageurs, l'eudemis (tordeuses qui provoquent de la pourriture) a fait son apparition sur fin de campagne (août et septembre). Malgré ces conditions difficiles, on voit que les vignerons ont mieux maîtrisé les maladies cette année que l’an passé, ce qui a évité des pertes encore plus importantes.”