Pour Stéphane Lamberto : «Les dégâts de gibier touchent tout le département»
Le point sur les dégâts de gibier avec Stéphane Lamberto, élu FDSEA en charge de ce dossier, alors que les chasseurs du Tarn se réunissent en assemblée générale ce samedi 21 avril à partir de 9h30 au théâtre des Cordeliers d’Albi.
> Comment évoluent les dégâts de gibier dans le département ?
«Les dégâts s’étendent désormais à tout le département. On recommence à observer des dégâts en plaine alors qu’on n’en voyait quasiment plus. On a ainsi vu des dégâts à Loupiac cette année, alors que ce n’était encore jamais arrivé. La fédération des chasseurs met en avant le fait que le coût des dégâts n’augmente pas. Mais cela s’explique aussi par le fait que les prix des céréales baissent, donc les indemnités sont moindres. La réglementation ne nous est pas trop favorable non plus. Pour être indemnisé il faut au moins 230 € de dégâts sur des céréales ou 3% de la surface, et 100 € en prairie. Sans compter les 70 € d’expertise qui ne sont pas pris en charge si ces montants ne sont pas atteints. Cela n’encourage pas les agriculteurs à déclarer tous les dégâts…»
> Des cultures sont-elles particulièrement vulnérables ?
«Pas spécialement, dans la me-sure où l’on constate des dégâts de gibier partout, que ce soit en céréales ou en prairie. Cette année nous avons eu aussi des dégâts en pommes de terre et certaines années on en a également rencontrés sur des cultures plus spécifiques comme les fraises par exemple. Le sorgho est peut-être quand même plus épargné que les autres cultures.»
> Une concertation avec la fédération des chasseurs a permis d’avancer la date d’ouverture de la chasse au sanglier. Pouvez-vous nous présenter le dispositif mis en place ?
«Cette année, dès le 1er juin, nous pourrons chasser les sangliers tous les jours dans les cultures et jusqu’à 100 m aux abords. À partir du 14 août et jusqu’à l’ouverture générale, on pourra mener des battues, la chasse sera autorisée trois jours par semaine (mercredi, samedi et dimanche) et les tirs d’affût seront possibles sans autorisation préalable.»
> C’est donc une bonne nouvelle…
«Oui. Cela n’a pas été très simple à mettre en place mais on y est arrivé, en lien avec la DDT, car nous entretenons de bons rapports avec la fédération des chasseurs. On fera le point en fin d’année cynégétique pour évaluer ce dispositif et faire en sorte de le maintenir voire de l’améliorer si nécessaire.»
D. MONNERY
Retrouvez le point de vue du président de la FC du Tarn dans l'édition en ligne
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Les chiffres repères
3 963 sangliers ont été prélevés dans le Tarn au-cours de la saison 2016-2017. Ce chiffre est en constante progression depuis six ans : il y en avait 2 949 en 2011-2012. Cette évolution n’est toutefois pas homogène sur l’ensemble du département. Globalement, on constate que les prélèvements ont augmenté dans l’est du territoire et ont stagné voire baissé ailleurs. Les zones de montagne et autour de la Grésigne sont les plus densément peuplées de sangliers.
Lors de la dernière saison, le montant des indemnisations et le nombre de dossiers liés aux dégâts de gibier le Tarn est reparti à la baisse, après trois années de hausse consécutives. Un peu moins de 100 000 € d’indemnisations ont été versées pour un peu plus de 50 000 dossiers déposés. Ces chiffres évoluent de manière très variable selon les secteurs et les années. Juillet/août et l’automne sont les périodes les plus actives en nombre de dossiers ouverts.