Syndical
Pac 2023 : l'avenir sera-t-il radieux pour le Tarn ?
Les représentants syndicaux ont répondu présent à l’appel du conseil d’administration de la FDSEA, le vendredi 18 juin. Au lendemain d’un gros épisode orageux qui avait surtout touché l’ouest tarnais, le ciel albigeois s’était dégagé pour la tenue de ce conseil. Une métaphore toute trouvée pour aborder la réforme de la PAC, principal sujet agricole du moment, qui a ouvert ce conseil d’administration. Depuis le 21 mai et la première série d’arbitrages rendus par le ministre de l’Agriculture, Julien Denormandie, le manteau nuageux qui masquait les contours de la PAC 2023 commence à se dissiper (lire nos éditions des 27 mai et 3 juin). Mais “il reste toujours des sujets à arbitrer”, souligne le président de la FDSEA du Tarn, Philippe Jougla. Au final, la PAC 2023 sera-t-elle plutôt ensoleillée ou plutôt brumeuse pour le Tarn ? À ce stade, “nous ne sommes pas identifiés comme un département perdant”, commente Philippe Jougla, en se basant sur les estimations produites par l’Assemblée permanente des Chambres d’agricultures (APCA).
Pour se faire entendre à Paris, la position tarnaise a pu compter sur sa “vision globale et équilibrée qui repose sur six points”, rappelle le président de la FDSEA du Tarn : le maintien des enveloppes, le travail sur la notion d’actif et d’agriculteurs véritables, la valorisation de toutes les surfaces de production, le maintien du recouplage au niveau le plus élevé, des écorégimes accessibles à tous, et le développement de l’assurance récolte.
Capter le carbone et des fonds
Autre sujet à l’ordre du jour de ce conseil d’administration en lien avec le climat : la démarche Épiterre. “On demande de plus en plus aux entreprises de compenser leur impact sur l’environnement”, présente Philippe Jougla. Le but de cette démarche est donc de “placer des agriculteurs pour vendre de la prestation environnementale en plus des productions”, indique le président de la FDSEA. Ces services environnementaux peuvent prendre de multiples aspects : implantations de bandes enherbées ou de haies, couverture des sols, développement de l’agroforesterie, implantation de jachères mélifères, etc. Il ressort des échanges au sein du conseil d’administration que cette démarche est perçue comme “une opportunité à ne pas laisser passer”. Le Grand Albigeois vient d’ailleurs de lancer un appel d’offres pour favoriser l’implantation du fonds carbone sur son territoire. Une candidature concertée entre Épiterre (FDSEA), la Chambre d’agriculture et le Paysan Tarnais a été déposée.
De l’eau et du gel
Climat toujours : les enjeux du Varenne de l’eau ont également été présentés lors de ce conseil d’administration. Philippe Jougla, qui suit de près cette séquence pour la FNSEA, a rappelé que les chantiers entamés le 28 mai ont pour but “d’engager une réflexion collective afin de construire des politiques durables pour la résilience du modèle agricole face aux aléas climatiques”. Trois groupes de travail ont été définis : la gestion des risques (structurer la gestion de crise), la résilience (quelles pratiques ? comment optimiser la ressource en eau?), et la sécurisation (comment mettre en place une réflexion d’aménagement dans les bassins?). La fin de ce Varenne de l’eau est prévue pour le début de l’année 2022.
Dernier sujet à l’ordre du jour en lien avec le climat : le gel. Suite à l’enquête menée par la Chambre d’agriculture après l’épisode de gel du mois d’avril, 147 situations compliquées ont été priorisées sur les 424 exploitations en difficulté détectées. Aux 76 800 € débloqués en urgence par le département s’est ajoutée une enveloppe de 215 800 € de l’État. Un mode de répartition a été mis en place pour distribuer au mieux cette enveloppe et assurer un montant décent à chacun des sinistrés malgré la finesse de l’enveloppe.