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Olivier Gisquet : la vigne, passionnément

Depuis le 1er août 2023, Olivier a rejoint la gestion du domaine Salvy à Cahuzac-sur-Vère. Une évidence pour celui qui a grandi et travaille au domaine depuis 2009.

La vigne fait partie du paysage d’Olivier Gisquet depuis sa plus tendre enfance. «Nous habitions à 100 mètres de l’exploitation, comme Obélix je suis tombé dans la marmite !» raconte-t-il avec humour. Après l’école, il s’affaire dans les vignes aux côtés de son oncle et sa tante ou rejoint les champs où il ramasse le foin. Côté études, il suit les classes de 4e et 3e au lycée agricole de Flamarens puis choisit le lycée de Montat à Cahors pour effectuer son BEP puis son bac pro. De ses études, il garde un souvenir mitigé. «Au Montat, il y avait une exploitation avec 20 hectares de vigne, au cours des 4 années passées là-bas, j’ai dû passer en tout et pour tout une semaine sur l’exploitation. S’il n’y avait pas eu les stages dans des entreprises privées, je n’aurais jamais été à la vigne ou à la cave». Il confie avoir appris davantage pendant les deux stages de dix semaines l’un à Fronton, l’autre à Marcillac. «Ce que l’on apprend à l’école en cours d’œnologie diffère des pratiques dans les entreprises. C’est pour cela qu’il est essentiel de travailler dans les caves !».

Connaître son terroir

D’ailleurs pour ses 20 ans, il voyage pendant 15 jours en Australie et en Nouvelle-Zélande à la découverte de vignobles. «L’un des viticulteurs possédait 25 000 hectares de vigne, une production industrielle et une technique très différente de la nôtre. Mais je suis content d’avoir vu autre chose» explique-t-il. En 2009, il commence à travailler au Domaine Salvy, la propriété familiale depuis 5 générations, aux côtés de ses cousins. «Avec Anne et Patrick Durel nous sommes trois, c’est une sacrée responsabilité car nous devons assurer la pérennité du domaine» confie le co-gérant de l’exploitation. Si tous trois connaissent chaque geste, chaque tâche à réaliser, Anne s’occupe de l’administratif, notamment lorsqu’elle tient le magasin, sur la place du village de Cahuzac-surVère. Avec Olivier, elle assure la taille et les travaux en vert tout au long de l’année. Pendant les vendanges, Patrick se charge du transport du raisin entre la vigne et la cave, Olivier des vendanges. Dans la boutique, ils commercialisent le vin et des produits du terroir : du miel, des conserves de canard, des pâtés et des tripoux. «Nous avons un caveau en bas du village, peu de monde venait nous voir car il se situe loin de la grande route. Il y a une quinzaine d’années nous avons eu cette opportunité de nous installer sur l’axe Gaillac-Cordes, très fréquenté par les touristes l’été» ajoute le viticulteur.

Être multi-casquettes

Selon lui, être un bon viticulteur passe par la capacité à savoir faire plusieurs métiers : travailler dans la vigne, à la cave, être commercial, mécanicien, gestionnaire-administrateur. À cela doit s’ajouter un réel engouement pour le métier. «Quand il pleut ou qu’il gèle, devoir tailler toute la journée, ce n’est pas évident» précise Olivier Gisquet. La période des vendanges, pourtant fatigante, il la vit comme une consécration, c’est effectivement l’aboutissement d’une année de travail. D’ailleurs la récolte 2024 s’annonce plutôt bonne malgré des épisodes de pluies abondantes. D’autres facteurs comme le vent influent sur le vin. «Les anciens disaient qu’il ne fallait surtout pas filtrer le vin un jour de vent d’autan. Le vent remue le vin, il devient trouble. D’ailleurs conjugué au froid, il a aussi un effet sur les levures, elles sont particulièrement actives cette année» précise Olivier Gisquet. Parmi les 11 crus proposés, la méthode ancestrale, médaille d’or au Concours des vignerons indépendants 2023, rencontre un vif succès. «Depuis quelques années les ventes montent en flèche, probablement car c’est un vin à dessert très agréable, peu alcoolisé et peu acide» explique le vigneron. Quant au Braucol, vin de caractère et typique du terroir, il fait partie des préférés des adeptes du Domaine Salvy. Malgré ça, le changement des habitudes des consommateurs préoccupe Olivier. Nombreux sont ceux qui se détournent vers la bière avec la multiplication des brasseurs.

Nourrir des valeurs de solidarité et d'entraide

Pour Olivier Gisquet, son métier comporte de nombreux points communs avec sa passion. «J’ai commencé le rugby à l’âge de 6 ans à Gaillac ; j’en ai 34. Je vous laisse faire le compte ! Cette passion et mon métier vont bien ensemble et partagent les mêmes valeurs : la solidarité et l’entraide. De plus, m’entraîner en plein hiver, le soir, après avoir piétiné toute la journée, cela me fait du bien ; je me dépense, même s’il pleut !». Au sport s’ajoute un autre passetemps, quelque peu délaissé depuis quelques années : la chasse. «Chasseur, rugbymen et viticulteur, j’ai tout pour plaire» annonce-t-il avec un brin d’autodérision. Pour mieux faire face aux maladies de la vigne, il y a 5 ans la famille a planté un cépage résistant au mildiou, l’Artaban. «Ces deux dernières années avec beaucoup d’eau et de maladies, nous n’avons traité cette vigne qu’une fois contrairement à d’autres que l’on a traitées 9 ou 10 fois. Mais ce cépage n’est pas autorisé en AOC, il fonctionne uniquement pour le vin de table» précise Olivier Gisquet.

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