Syndical
"Nous avons les moyens d'aller de l'avant"
L’assemblée générale de la FDSEA du Tarn, vendredi 11 février, a fait un point sur l’état de la recherche qui permettra aux filières et aux territoires de s’adapter au changement climatique.
L’assemblée générale de la FDSEA du Tarn, vendredi 11 février, a fait un point sur l’état de la recherche qui permettra aux filières et aux territoires de s’adapter au changement climatique.
“Avant de venir ici, j’étais pressé de partir à la retraite face à toutes les contraintes et à la paperasse qu’on nous impose. Et après vous avoir écouté, je regrette de ne pas avoir trente ans devant moi pour poursuivre mon métier.” Cette intervention du président des producteurs de maïs semence du Tarn, Pierre Vincens, résume à elle seule la qualité du débat qui a marqué l’assemblée générale de la FDSEA du Tarn, vendredi 11 février à la Maison des agriculteurs d’Albi. Fidèle à son habitude, le syndicat porté par le président Philippe Jougla a bien évidemment profité de ce temps fort de l’année pour faire le point sur les combats syndicaux du moment, rémunération et contractualisation en tête (lire également ci-contre). Mais il a également cherché à donner de la hauteur de vue sur un sujet qui touchera toute la profession à plus ou moins brève échéance : le changement climatique.
Pour ce faire, une spécialiste d’envergure nationale est venue débattre avec les agriculteurs tarnais : Anne-Claire Vial, présidente de l’Acta, l’association qui regroupe l’ensemble des instituts techniques agricoles français (Inrae, Arvalis, etc.), en présence de Jean-Claude Huc, président de la Chambre d’agriculture, Christophe Rieunau, président des JA, et des représentants de la DDT. Cette agricultrice drômoise a présenté comment les filières et les territoires sont et seront en mesure de s’adapter pour faire face à ce défi d’envergure. “Nous sommes en train de nous adapter au changement climatique et l’agriculture va y survivre”, assure-t-elle.
Pour arriver à ce constat encourageant, celle qui a également présidé la thématique 2 du Varenne de l’eau a d’abord précisé le fonctionnement de la recherche agronomique en France. “Nos instituts techniques agricoles sont uniques au monde”, rappelle-t-elle en indiquant que “l’Inrae est le premier institut de recherche agronomique au monde avec 12 000 chercheurs”. Cette particularité est due aux hommes et aux femmes qui se sont “battus il y a plus de cinquante ans pour créer ce modèle financé à 70% par les agriculteurs afin que le transfert des connaissances se fasse dans les cours de fermes”, souligne Anne-Claire Vial. En rappelant ce principe, la présidente de l’Acta a rendu hommage à Jean-Claude Sabin, présent dans l’assemblée, pour illustrer à quel point le travail accompli par cette figure de l’agriculture tarnaise et les syndicalistes de sa génération est toujours précieux aujourd’hui. “Il faut avoir conscience de cette spécificité et se battre pour la préserver car rien n’est jamais acquis”, souligne-t-elle.
Dans cette optique, le virus de la Covid-19 a, bien malgré lui, joué le rôle de précieux allié. Comme à chaque chose malheur est bon, la pandémie a en effet mis en exergue l’importance stratégique de la souveraineté alimentaire et a donc renforcé le rôle de la science pour assurer les moyens de production futurs. “Nous avons les moyens d’aller de l’avant”, conclut Anne-Claire Vial.