Natura 2000 : l'élevage en renfort pour préserver flore et faune
À Dourgne, le Gaec du Fromatgé s'est engagé à entretenir près de 50 ha pour éviter l'embroussaillement des pelouses sèches limitrophes classées Natura 2000 du plateau de la Capélette.
En 2018, les éleveurs ont repris une ferme dont des parcelles étaient bordées par des pelouses sèches classées Natura 2000 du plateau de la Capélette. Avec l'aide d'Emmanuel Campagne (Chambre d'agriculture du Tarn) ils ont travaillé avec la collectivité et la fédération de chasse pour effectuer l'entretien de la zone. Vincent Saby, un des trois associés du Gaec explique les avantages de la démarche : «Nous avons gagné des surfaces de parcours près de prairies de fauche en propriété. Les mouvements des brebis ou des vaches sont plus fréquents et on s'appuie sur ces parcours au printemps pour maintenir un bon rendement des surfaces fauchées.» L'élargissement de la surface fourragère a permis de porter le cheptel à 650 brebis (majoritairement Suffolk) 60 bovins viande qui bénéficient de 250 ha de prairies.
Un travail d'entretien insdispensable
Les vaches ont donc la primeur de cette zone en semaine. Le week-end, elles sont déplacées sur une parcelle privée afin de laisser de l'espace pour la randonnée et la société de chasse. Avec le concours de cette dernière, deux abreuvoirs à niveau constant de 400 litres ont été installés sur la zone. «Ils sont alimentés par 2 kilomètres de tuyaux connectés à une source de l'exploitation située plus haut.» La surface réellement utilisable avoisine les 30 hectares et la présence de rochers complique tout de même l'entretien. «Tous les ans, je consacre 3 à 4 jours au broyage des zones que les chasseurs ont ouvertes, précise Vincent Saby. Ça fait partie de notre engagement.» La fumure ne peut être que organique et les apports sont en moyenne de 10 à 15 t/ha chaque année sur le maximum de surface.
Cohabitation entre usagers
Ces espaces publics sont aussi très prisés des randonneurs et il a fallu faire des concessions. Les patous de protection éloignent les chiens errants ou les chiens de chasse mais aussi les chiens des randonneurs. Si bien que les troupeaux de brebis passent moins souvent que prévu. «C'est la grosse contrainte, pointe l'éleveur. C'est dommage parce que les sols apportent beaucoup de magnésium dans l'herbe.» Le site reste un lieu où les activités s'entremêlent et le nombre de panneaux informatifs liés à la démarche va augmenter. L'objectif de de cette démarche est de rouvrir les parcelles et de maintenir une grande diversité d'activités.
F. Roussel