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Monts d'Alban et du Villefranchois : «Un espace d’avenir pour répondre aux problèmes de la planète»

Présentation de ce territoire de 6 260 habitants à travers l’interview du président de l’intercommunalité et maire de Paulinet, Damien Chamayou.

© Le Paysan Tarnais

> Si vous deviez présenter votre territoire à quelqu’un qui ne le connaît pas, que lui diriez-vous?

«Je dirais que c’est un territoire qui a conservé un bon équilibre. Au niveau naturel d’abord, entre la forêt, les espaces ouverts, les cultures, la biodiversité, l’eau. Au niveau économique, on a une part importante d’activités agricoles. On a une activité équilibrée au niveau de la vie associative et de la vie locale avec une très forte animation. Du fait de cet équilibre, il y a un certain bon vivre, de la convivialité et une aptitude naturelle au ressourcement. C’est un espace d’avenir pour répondre aux problèmes de la planète, des sociétés affolées, déséquilibrées, cassées. Ici, l’air est vif, les gens sont calmes, sereins et relativement solidaires. Cela permet aux gens de se reconstituer.»

> A contrario, ce territoire a-t-il des inconvénients ?

«Il y en a partout… La population ne se renouvelle pas vite, elle est assez âgée, avec une faible densité, on est loin de tout, on n’a pas le haut débit, on est un peu laissé pour compte par des sociétés urbaines qui nous pompent mais qui ne rendent rien. Aujourd’hui par exemple, nous fournissons de l’eau pour le territoire d’Albi, pour l’entretien des rivières, etc. Ces éléments amènent des exigences en matière de protection de la ressource. Mais on n’a aucun retour. On assure aussi l’indépendance alimentaire des territoires riverains, la biodiversité, etc. Or, quand les gens viennent ici pour prendre l’air ou pratiquer des loisirs, ils garent leurs voitures où ils veulent, gratuitement. Mais quand on va à Albi ou dans les grandes métropoles, tout est payant. À titre personnel, je dé-pense à peu près 700 € par an pour les parkings à Albi, c’est plus que les impôts que je paye à Paulinet ! Certes les services de la ville ont un coût, mais grâce à tous les gens qui y travaillent, ils rapportent aussi beaucoup à l’économie de la ville. On est dans une situation déséquilibrée par rapport à un secteur urbain : d’un côté tout est gratuit, de l’autre tout est payant.»

> Pourquoi ne pas fusionner avec une plus grande agglomération, alors ?

«Nous sommes demandeurs. Nous pensons qu’il faut trouver des moyens de coopération sur des périmètres plus larges. Nous sommes en pleine harmonie de conception avec l’agglomération d’Albi et sa présidente qui a tout à fait compris comment fonctionne la synergie entre les secteurs urbains et ruraux. Mais aussi bien chez eux que chez nous, il faut un temps de mise en place. Si cela ne dépendait que de moi, ce serait déjà fait depuis quelques an-nées… J’avais espéré qu’une gran-de réorganisation se fasse avant 2020, ce sera difficile. À quelques exceptions près, cette vision est très largement partagée au niveau de notre communauté de communes. Ce n’est pas le cas partout.»

> Sur le site Internet particulièrement réussi de votre communauté de communes, on ne trouve pas trace de l’important passé minier du territoire. Pourquoi ?

«Ce n’était pas une activité exportatrice mais locale, due à la présence de différents métaux et de fluorine, un fondant qui facilite la fusion des métaux. Et c’était très diffus, il y avait plus d’une centaine de petits sites miniers sur le secteur. Le patrimoine minier est donc omniprésent. Cette omniprésence fait qu’on ne s’en est pas occupé comme s’il n’y avait qu’un seul puits, et que les gens considèrent que c’est commun. Depuis 2006, il n’y a plus d’activité minière, sauf l’extraction de granulats à Paulinet. Ce n’est pas oublié, mais ça ne passionne pas les foules parce qu’il n’y a rien de remarquable, rien qu’on pourrait valoriser sur le plan touristique. Il reste des éléments dans la mémoire des gens. Ce qui est important c’est de faire la collecte de ces savoirs, faire des recherches complémentaires sur les circuits et liaisons tant qu’on peut y accéder, faire éventuellement une certaine mise en valeur. Depuis le 12 avril, nous avons pris la compétence de la gestion des activités de pleine nature, pour l’escalade notamment. Le site Saint-Michel, sur la commune du Fraysse, c’est certes un grand morceau de quartz planté tout droit avec un front d’escalade remarquable, mais c’est aussi des anciennes mines d’extraction de pierre pour construire Alban et c’est aussi une mine profonde. J’ai écrit aux propriétaires privés pour leur dire que j’espérais qu’on pourrait coopérer pour gérer ensemble ce site. La collectivité, sans en devenir propriétaire, pourrait en assurer la gestion à travers un bail emphytéotique et le remettre en état. On pourrait y faire des aménagements pour des écoles d’escalade et leur offrir la possibilité de s’intéresser à toute l’activité historique de ce site.»

Propos recueillis par D. Monnery

 

Retrouvez l'intégralité du dossier consacré au territoire dans l'édition en ligne

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Le recrutement de médecins envisagé

«Aujourd’hui, nous avons un nombre raisonnable de médecins. Le problème est qu’ils sont vieillissants. On espère voir s’installer un médecin en remplacement de celui qui s’arrête en fin d’année. Mais si jamais la situation devient trop difficile, nous serions amenés à envisager un recrutement. Il faudrait en embaucher deux, pour répondre à leur envie d’exercer en collectif, qui viendraient travailler trois jours par semaine, du lundi au mercredi et du jeudi au samedi. Ce n’est pas callé, mais c’est l’esprit. En parallèle, nous avons aussi contacté différentes personnes, qui ont des attaches locales, pour les encourager à venir s’installer chez nous. C’est du travail relationnel.»

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