Les feux de détresse aux quatre coins du Tarn
L’appel à la mobilisation dans tous les départements de France, lancé par la FNSEA et les JA, s’est matérialisé dans le Tarn par l’allumage de plusieurs feux dans la soirée du 22 octobre.
Sous les bannières Sauve Ton Paysan, La ferme France brûle ou encore Macron réponds nous, les agriculteurs souhaitaient provoquer une réaction de la part de l’exécutif. Une dizaine de feux de la détresse ont été allumés pour donner un signal d’alerte. La pluie, battante sur quelques lieux de manifestation, n’a pas entamé la détermination des agriculteurs. Ainsi l’appel au respect de la profession a pu être porté jusqu’aux yeux des citoyens. Agribashing, ZNT, accords de libre-échange ; plusieurs problématiques ont été mises en avant dans les médias généralistes. Les regroupements se sont déroulés dans une bonne ambiance et même si la couverture nuageuse a empêché les feux d’être vus de loin, le message est passé.
Pour Philippe Jougla, président de la FDSEA 81 : «on peut être contents de l’opération parce que la mobilisation était bonne !» La formule reposait sur une dimension locale et des horaires d’action qui ne gênaient pas le travail «ont participé au succès des feux de la détresse dans le Tarn. Même si la météo n’était pas favorable, nous avons eu des marques de soutien de la part des citoyens. Ils savent qu’ils peuvent compter sur nous toute l’année, qu’il vente ou qu’il neige. Les paysans sont parmi les rares professions à pouvoir se mobiliser quand il pleut», souligne Philippe Jougla.
Dans un cadre national où l’ordre des actions était libre, «la FDSEA 81 a choisi d’investir la grande distribution en premier puis d’allumer les feux, explique le président. Nous restons dans la stratégie FNSEA et attendons des réponses globales au sommet de l’État pour qu’il dise clairement son orientation. À la fois sur le rôle de l’agriculture dans la société, pour que l’agribashing cesse car nous ne devons pas être les bouc-émissaires des questions environnementales. Mais aussi sur la question du revenu qui doit être amélioré pour les agriculteurs !»
Christophe Rieunau, président des JA du Tarn souligne le bon niveau de mobilisation : «Nous avons réuni une trentaine de personnes sur chaque feu. Après le blocage du pont de Tanus, l’action dans les grandes surfaces, mobiliser tous les coins du territoire était aussi un moyen de rappeler la diversité de l’agriculture tarnaise. Toutes les productions et tous les territoires sont concernés.»
Un an après la loi EGAlim, Christophe Rieunau signale que «le compte n’y est absolument pas ! Nous n’avons pas plus de prix mais plus de critiques. Nous avons la volonté de freiner le développement de l’agribashing.» Dans l’attente d’un signal fort de la part du gouvernement qui aille dans ce sens «il pourrait y avoir d’autres appels nationaux. À l’échelon départemental, nous restons vigilants sur le dossier des zones vulnérables. Il est hors de question d’accepter des zonages injustes qui impacteraient les exploitations concernées en termes de mise aux normes.» Sur les dossiers locaux, des réponses favorables sont attendues d’ici la fin de l’année. Dans le cas contraire, de nouvelles actions locales pourraient être décidées.
F. Roussel