Les chasseurs tarnais bien décidés à rester des acteurs majeurs de la ruralité !
Samedi 8 avril, c’est l’assemblée générale de la fédération des chasseurs du Tarn à Castres. Pour l’occasion, Jean-Claude Pradier, son président fait un point sur les sujets d’actualité et les projets.
L’assemblée générale des chasseurs du Tarn, c’est «le point d’orgue» de l’année, comme le rappelle Jean-Claude Pradier, le président de la fédération départementale. Elle se déroulera le samedi 8 avril à Castres (Parc des expositions). Et le moins que l’on puisse dire, c’est que la saison 2016-2017 aura été marquée par de nombreux évènements.
D’abord elle restera comme la première saison d’application du plan de chasse lièvre au niveau départemental.
Au final, sur la saison 2016-2017, ce sont 5500 lièvres qui ont été prélevés, un chiffre en-deçà du nombre de bracelets qui avaient été attribués. «Les sociétés de chasse et les chasseurs ont bien géré la situation et on constate une bonne exécution du plan de chasse lièvre.»
Des crispations autour de la grippe aviaire
La saison 2016-2017 aura également été marquée par les épisodes de grippe aviaire. «Je veux redire ici la solidarité du monde cynégétique avec la profession agricole, durement touchée par cette crise sanitaire» rappelle Jean-Claude Pradier. Et pour le président de la fédération, comme pour de nombreux chasseurs, la grippe aviaire fut un sujet de crispation. «De manière très rapide, la chasse a été interdite sur les zones touchées. Pour les chasseurs, cette décision a été mal perçue car nous pratiquons une activité très encadrée et nous nous acquittons d’une taxe versée à l’Etat.» Le président de la fédération des chasseurs a dénoncé une situation «curieuse et discriminante». la fédération a rapidement pris la dimension du problème et a alerté le président de la fédération nationale et les instances décisionnaires pour appréhender ces phénomènes nouveaux et préparer les prochaines crises. «Car malheureusement, nous sommes tous conscients que la grippe aviaire reviendra.»
Les chasseurs dénoncent les conclusions hâtives qui ont accusé la faune sauvage «sans explication scientifique fondée». «A l’inverse la faune sauvage a un rôle important car elle sert de révélateur et les chasseurs de sentinelles de la nature pour anticiper ce genre de crises.»
La chasse a pu reprendre en février sur les territoires concernés. Aujourd’hui l’heure au calcul de l’impact économique des interdictions de chasse. «On essaye de chiffrer les pertes en équivalent journée de chasse et nous comptons bien demander une indemnisation» annonce Jean-Claude Pradier. Quand aux chasseurs, sur le terrain, c’est la solidarité qui a primé avec l’accueil de chasseurs sur des territoires non concernés par l’interdiction.
A. Renault
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«Renforçons les relations avec le monde agricole»
Pour Jean-Claude Pradier, président de la fédération des chasseurs du Tarn, chasse et agriculture sont intimement liés. «Dans les suivis des espèces comme le lièvre, par exemple, les agriculteurs sont de fins observateurs des populations lors de leurs interventions dans les parcelles. Renforçons les relations avec le monde agricole pour apporter une meilleure réactivité dans la gestion des espèces. Un exemple concret, c’est celui des palombes et des corvidés, dont la présence peut avoir des conséquences importantes sur les semis. Les actions que nous mettons en place avec la profession ont pour objectif d’apporter des solutions.» Jean-Claude Pradier se veut pragmatique. «Nous devons agir ensemble sur le terrain, trouver des échanges gagnant-gagnant entre le monde agricole et la chasse et additionner nos forces vives.» Il note le dialogue constructif qui s’est développé entre les deux parties et l’intérêt commun à communiquer.
Les chasseurs mènent également de nombreuses actions avec l’ensemble des établissements de l’enseignement agricole. «C’est la preuve que les relations agriculteurs-chasseurs naissent très tôt !»
A.R