Rencontre
Les agriculteurs tarnais se confrontent à l'Europe
La députée européenne Irène Tolleret est venu échanger avec les élus de la Chambre d’agriculture pour évoquer les problématiques agricoles tarnaises.
La députée européenne Irène Tolleret est venu échanger avec les élus de la Chambre d’agriculture pour évoquer les problématiques agricoles tarnaises.
Irène Tolleret, d’origine héraultaise et viticultrice de profession, est députée européenne (Renaissance) depuis 2019. Elle est également membre de la commission développement régional, de la commission agriculture et développement rural et de la commission des droits des femmes du Parlement européen. Elle est aussi co-présidente de l’intergroupe Vin, Spiritueux et produits de qualité et présidente de l’European Food Forum (un forum spécialisé dans l’alimentation et l’agriculture). Elle était en visite le jeudi 22 juin dans le Tarn, où elle a été accueillie par Florian Demarest, responsable Renaissance dans le Tarn. Sur place, elle a rencontré dans la matinée la maire d’Albi, Stéphanie Guiraud-Chaumeil, le préfet du Tarn, François Xavier Lauch et une délégation de l’association des Maires de France 81. La journée s’est poursuivie dans l’après-midi avec une rencontre à la Chambre d’agriculture du Tarn, en présence de son président Jean-Claude Huc, des élus Philippe Jougla, Christophe Rieunau, Christopher Régis, du président de la Maison des vins Cédric Carcenac et d’autres représentants des filières agricoles.
"Des élus agricoles qui aiment leur territoire"
Un échange de plusieurs heures qui a permis à la députée de mieux se rendre compte des enjeux agricoles tarnais : “Le sujet de l’eau est un sujet énorme partout et y compris dans le Tarn, affi rme Irène Tolleret, ce que je vois surtout, c’est qu’on a des élus agricoles qui aiment leur territoire, qui ont envie de le faire vivre, qui se posent des questions sur le futur, qui ont des visions prospectives et c’est exactement les endroits comme ça que l’on a envie d’aider. On a aussi évoqué la problématique de la filière viticole. Il est sûr et certain qu’avec le réchauffement climatique, nos prises de boisson changent. Il fait plus chaud donc on a besoin de boissons plus fraîches. Ça pose des questions sur quels sont les modèles de produit qui vont se développer. Ce qui est certain niveau viticulture, c’est que les agriculteurs ont bien réfléchi à une prospective, ils font du rouge, ils font du blanc et donc ils peuvent être présents sur l’ensemble des marchés qui peuvent se développer.” Adepte du sujet viticole, Irène Tolleret souhaite une réelle mutation de la fi lière pour faire face au changement climatique : “Il peut y avoir des rééquilibrages parce qu'il y a une consommation qui change en France. Mais c’est pas parce qu’elle change cette consommation qu’on ne peut pas s’adapter. Il faut peut être qu’on travaille au niveau du vin sur notre dégustation quand il fait chaud, avec un produit plus adapté aux chaleurs. On peut aussi parler de désalcoolisation. Je viens de l’Hérault et j’ai goûté là bas des vins effervescents sans alcool et j’aurais jamais dit qu’il y avait pas d’alcool dedans. Pour arriver à faire ces mutations-là, il faut travailler ensemble et c’est ce qu’arrive à faire la Chambre d’agriculture.”
Avoir un regard sur les décisions prises à Bruxelles
Une rencontre qui a en tout cas satisfait le président de la Chambre du Tarn, Jean-Claude Huc : “Je trouve que le côté échange des décisions et orientations qui sont prises à Bruxelles est intéressant. Il l’est surtout pour anticiper les évolutions de notre métier et de notre paysage mais aussi pour peser sur les décisions qui sont prises. Car notre département a une culture et un climat différent de ce qu’on peut connaître et voir de Bruxelles. Je pense qu’on doit aussi faire remonter ces sujets de discussion sur lesquels notre département a son rôle à jouer, à condition d’avoir les moyens de produire. Et c’est souvent ce qui nous ramène au sujet de l’eau ou des petites exploitations qui ont besoin de créer de la valeur ajoutée. C’est cette valeur ajoutée qui fera que demain le territoire sera occupé dans tous ces espaces. Le changement climatique nous amène à avoir aussi des risques qui sont différents, d’incendie ou de désertification. Et la politique européenne que l’on aura construite tous ensemble sur cela fera que nos territoires seront reconnus.”