Coupe du Monde Rugby
Les agriculteurs tarnais jouent le jeu
À l’aube du match d’ouverture France/Nouvelle-Zélande, nos agriculteurs se sont prêtés au jeu des pronostics pour la Coupe du Monde de rugby, qui débute demain en France.
À l’aube du match d’ouverture France/Nouvelle-Zélande, nos agriculteurs se sont prêtés au jeu des pronostics pour la Coupe du Monde de rugby, qui débute demain en France.
Vendredi soir, 21h15, tout un pays sera devant sa télé pour suivre l’entrée en matière du XV de France dans sa Coupe du Monde, face aux redoutables All Blacks. Dans notre département, terre historique de rugby et rurale, il y a fort à parier que les agriculteurs seront aussi devant leur écran pour suivre le match. Une première rencontre qui s’annonce assurément tendue et serrée : “Si on retrouve notre défense, je vois une victoire 25 à 15 pour la France. Ce serait idéal de battre la Nouvelle-Zélande d’entrée”, annonce Christophe Rieunau, éleveur bovin sur la commune de Sainte-Gemme. “Je pense que la France va gagner 21 à 15, les joueurs seront prêts pour le premier match”, pense de son côté Marie-Line Bruel, agricultrice à Gaillac.
Ce qui est sûr, c’est que le chemin sera long jusqu’au samedi 28 octobre, date de la finale de la compétition. “Je vois bien sûr la France championne à la fin. S’il y a bien une année où il faut la gagner, c’est celle-là. J’ai espoir, assure Marc-Henri Fages, éleveur de poules pondeuses à Cambon d’Albi, les matchs de préparation ont montré qu’il manquait encore quelques détails à régler mais cela devrait le faire. Cela va être très difficile dans tous les cas, le tirage des poules et de nos adversaires en phases finales ne vont pas rendre les choses faciles.” “J’espère que la France ira au bout mais il y a d’autres équipes qui sont pas mal non plus : l’Afrique du Sud, l’Irlande ou la Nouvelle-Zélande”, juge de son côté Marie-Line Bruel. Un avis approuvé par son collègue Christophe Rieunau : “Je vois trois équipes se démarquer : l’Afrique du Sud, la France et l’Irlande. Ils sont un ton au-dessus des autres. Mais attention aux bêtes blessées comme les All Blacks et l’Angleterre. L’histoire de cette compétition va aussi être importante pour les équipes qui l’ont déjà gagné. En 2011, on doit la gagner mais on se fait voler, j’espère que cela ne se reproduira pas.”
Antoine Dupont, bien sûr...
Lorsqu’on demande quels joueurs sortiront du lot durant la compétition, tous ont en tête le même : “le capitaine Antoine Dupont, bien sûr”, pour Christophe Rieunau, “Dupont, c’est un élément clé pour nous”, approuve Marie-Line Bruel. “Je pense qu’il va être très surveillé par les équipes adverses donc il aura peut être moins la chance de briller, estime de son côté Marc-Henri Fages, je verrais plutôt Damian Penaud, qui marque beaucoup d’essais, ou Thomas Ramos, qui est un excellent buteur et qui pourrait nous faire gagner des matchs grâce à son pied. Devant, je verrais peut-être Grégory Alldritt. Comparé aux autres nations mondiales, je trouve qu’avec cette équipe, on a le meilleur banc de remplaçants. On a des joueurs de qualité partout.” “Grégory Alldritt ou Julien Marchand sont d’excellents joueurs, souligne également Christophe Rieunau, il y a aussi le capitaine de l’Afrique du Sud, Siya Kolisi.”
Des blessures pénalisantes ?
Plusieurs joueurs majeurs ont déjà déclaré forfait, pour le premier match pour certains ou pour l'entièreté de la Coupe du Monde pour d’autres. Dommageable pour la confiance de l’équipe ? “Romain Ntamack va manquer. C’est un luxe d’avoir une charnière qui se connaît parfaitement et qui joue ensemble en club”, selon Christophe. “C’est la meilleure charnière du monde, c’est sûr que c’est dommage qu’il ne puisse pas jouer ensemble mais comme je l’ai dit, on a des joueurs de talent qui le remplaceront parfaitement”, pour Marci-Henri. “Même s’il y a quelques blessés, je suis convaincu que ceux qui prendront leur place seront à la hauteur de l’événement”, ajoute Marie-Line. Un peu comme en agriculture, lorsque des problématiques apparaissent, et que le besoin d’adaptation est d’autant plus primordial.
Le rugby et l’agriculture, deux milieux qui entretiennent un lien fort depuis un bout de temps. “On partage les mêmes valeurs de solidarité, courage, abnégation. On y passe du temps, on dépense beaucoup d’énergie mais on trouve toujours le temps pour se retrouver et passer des moments conviviaux entre collègues”, reconnaît Marc-Henri. “C’est un sport que j’apprécie depuis longtemps. Comme l’agriculture, on pratique par tous les temps et il faut faire preuve d’entraînement, de force et d’entente avec ses coéquipiers. Et il y a surtout de la place pour tous les gabarits en rugby et toutes les productions en agriculture”, selon Marie-Line Bruel, qui fait partie depuis de nombreuses années de l’équipe dirigeante du club de l’UAG de Gaillac. Et Christophe Rieunau de conclure : “J’ai toujours aimé ce sport. Surtout ce côté fraternel que cela apporte. C’est un sport collectif et il faut être soudé pour gagner, un peu comme en agriculture. Les valeurs du rugby se rapprochent fortement de notre culture rurale. Il y a beaucoup de similitudes, c’est pour cela que l’on est beaucoup d’agriculteurs à aimer ce sport”.