Le bio pour reprendre en main son métier d'éleveur bovins lait
Installé en 1983 à Labastide-Dénat, Pascal Caillol est rejoint par sa femme Chantal en 2006. Confrontés à des difficultés économiques et sanitaires, ils se remettent profondément en cause et prennent en 2015 un virage à 180° !
M. et Mme Caillol, vous élevez aujourd'hui 40 vaches laitières sur 50 ha, en agriculture biologique. Pourquoi et comment êtes-vous venus à l'AB ?
Pascal Caillol : "Nous avons choisi la bio pour plusieurs raisons et en priorité pour notre santé et pour celle des consommateurs. Stopper l'utilisation des produits chimiques a été un grand soulagement. Nous souhaitions également mieux valoriser notre production et être plus autonomes. En AB, on est plus habitué à réfléchir à la manière de résoudre les difficultés par nous-mêmes. On observe davantage les bêtes, plutôt que d'appeler directement le vétérinaire. On s'est très bien habitués à ne plus désherber... et maintenant on n'y pense plus !"
Pourquoi avez-vous choisi Biolait comme débouché pour votre lait ?
P. C. : "Ce qui nous a plu à Biolait, c'est que l'on décide entre producteurs au sein d'assemblées locales, on peut proposer des solutions et les voter ensemble. Chacun peut s'exprimer et c'est important pour nous. On apprécie particulièrement les échanges entre éleveurs, à l'occasion des rendez-vous annuels comme l'assemblée générale. On apprend des autres, chacun amène des idées et cela peut nous encourager à les tester chez nous !"
Quels changements avez-vous opérés dans la conduite de l'exploitation ?
P. C. : "Nous voulions aller vers un système plus autonome, plus pâturant, adapté à nos 50 ha. En l'absence d'irrigation, le maïs n'était pas bien adapté chez nous, nous l'avons stoppé dès l'année de conversion en 2015, pour le remplacer par des prairies multi-espèces. Nous avons mis en place le pâturage tournant et diminué le troupeau de 40 à 32 vaches, l'objectif à terme étant de stabiliser l'effectif à 35 vaches. Notre rapport au travail a changé, avec une répartition différente sur l'année. Au printemps notamment, on peut consacrer du temps pour récolter le foin au bon stade, et pour sortir les animaux."
Aujourd'hui, quelles sont vos sources de satisfaction ?
P. C. : "Ce qui est important pour nous, c'est de vivre de notre métier et d'avoir un prix du lait stable. La période de transition a été un peu difficile, avec moins de lait produit et une baisse des taux. Mais nous avons fortement diminué les charges et la situation financière s'est nettement améliorée. Le comptable a dit que nous étions sur la bonne voie, deux ans après la conversion ! Maintenant que l'on a retrouvé un certain équilibre financier, on se sent plus sereins car on a l'impression d'avoir repris en main notre métier d'éleveur."
Quels sont vos projets pour la suite ?
P. C. : "Nous envisageons de rénover un gîte pour accueillir les gens à la ferme, grâce à l'aide de notre fils... Une ferme en bio, ça peut davantage intéresser ! On souhaite aussi continuer à améliorer notre système (qualité des fourrages, efficacité du pâturage, observation des animaux) grâce aux formations et à travers les échanges entre éleveurs, nombreux au sein de Biolait et du département."
Propos recueillis par S. Camazon, conseillère AB (Chambre d’agriculture du Tarn)
Retrouvez l'intégralité du dossier consacré à la filière lait bio dans l'édition en ligne
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