La visite express du ministre de l’Agriculture dans le Tarn
Le ministre de l’Agriculture, Didier Guillaume, est venu à la rencontre des agriculteurs tarnais, jeudi 16 janvier. Un timing contraint l’a obligé à annuler deux des trois visites d’exploitations prévues. Mais il s’est montré à l’écoute des problématiques et des acteurs locaux.
«Je suis là pour aider l’agriculture», a rétorqué Didier Guillaume à un journaliste qui tentait de le questionner sur sa candidature aux municipales à Biarritz. Pas question de s’épancher sur cette polémique politicienne, d’autant que le temps du ministre de l’Agriculture dans le Tarn, jeudi 16 janvier, a été plus compté que prévu.
Arrivé avec près d’une heure de retard à l’aéroport de Castres suite aux mouvements sociaux dus à la contestation de la réforme des retraites, le convoi ministériel a été contraint d’annuler la visite prévue de l’élevage de veaux d’Aveyron et du Ségala du Gaec de Marlaux, avant même d’avoir foulé le sol tarnais. Un bref échange avec les producteurs locaux, à Villeneuve-sur-Vère, a néanmoins sonné le coup d’envoi de la journée marathon. Le ministre a ainsi reçu en cadeau du whisky Castan et de l’eau de vie Cazottes et a pu goûter des tartines au beurre truffé. La problématique de la concurrence des truffes espagnoles lui a été glissée à l’oreille à cette occasion, à quelques jours de la 14e fête emblématique du village consacré à ce noble champignon.
Passées ces brèves présentations, le ministre accompagné tout au long de la journée par les deux députés LREM, Marie-Christine Verdier-Jouclas et Jean Terlier, s’est isolé à l’abri des micros et des caméras pour dialoguer avec les acteurs engagés dans la co-construction du projet de territoire de la vallée du Tescou. «Il faut avoir de l’eau pour l’agriculture, nous allons regarder la possibilité de faire sortir ce dossier rapidement», a indiqué en substance Didier Guillaume sur ce point.
En deuxième temps, le ministre a longuement échangé avec le président de la Chambre d’agriculture du Tarn Jean-Claude Huc, et les représentants syndicaux de la profession. Le président de la FDSEA, Philippe Jougla, accompagné du co-secrétaire général Laurent Viguier, et du président des JA, Christophe Rieunau, ont ainsi pu aborder les problématiques des zones de non traitement, de l’irrigation et de la Pac.
«On ne laissera personne sans solution»
Le ministre a ensuite enchaîné par un repas partagé avec les agricultrices du département au domaine Carcenac, à Montans. Encourager la prise de responsabilité, lutter contre les discriminations, mieux communiquer sur le métier, assurer une retraite décente, ont été quelques-uns des thèmes développés lors de cet échange.
La visite du domaine viticole qui a suivi a permis aux vignerons tarnais d’exposer les problématiques du vignoble gaillacois au ministre. Au premier rang desquels : la lutte contre la flavescence dorée et la nécessité de renforcer les contrôles et les sanctions, les difficultés d’exporter vers les États-Unis à l’heure actuelle, ou encore la mise en place des ZNT qui représenterait une perte d’un million d’euros pour le vignoble gaillacois.
Le retard accumulé au fil de la journée a contraint le convoi ministériel à faire l’impasse sur une deuxième visite d’exploitation prévue : celle de Pierre-Louis Joqueviel en grandes cultures et ail rose à Lautrec. Le rendez-vous à la coopérative Alinéa a, lui, pu être maintenu. Didier Guillaume a ainsi pu rencontrer les acteurs de cette filière emblématique et essentielle pour l’économie du département. Le président du syndicat de l’ail, Gaël Bardou, y a notamment fait part des inquiétudes des professionnels face à l’interdiction prochaine du glyphosate. «On ne laissera personne sans solution. Tant qu’aucune alternative n’aura été trouvée, son utilisation ne sera pas interdite», a assuré le ministre de l’Agriculture. Tout le monde ne demande qu’à le croire.
D. Monnery