Session
La sécheresse jusque dans nos prix de vente !
Se relever de la sécheresse et de l’inflation 2022, passera également par du conseil technique et stratégique pour adapter son exploitation. La session du 23 septembre a évoqué ce défi tarnais.
Se relever de la sécheresse et de l’inflation 2022, passera également par du conseil technique et stratégique pour adapter son exploitation. La session du 23 septembre a évoqué ce défi tarnais.
Jean-Claude Huc, président de la Chambre d’agriculture accueillait François Xavier Lauch, préfet du Tarn et Maryline Lherm, vice-présidente du Conseil départemental, pour évoquer tout au long de la matinée les conséquences de la sécheresse et les moyens nécessaires, à mettre en œuvre sur le court et moyen terme pour se relever de cette calamité. Les pertes sont estimées à :
• pour les cultures d’hiver (colza, blé, blé dur, orge) la production 2022 est inférieure de 30 % par rapport à la moyenne,
• pour les productions fourragères un déficit de plus de 50 % (parfois plus de 60%) par rapport à la moyenne,
• pour la production d’ail, une récolte à moins 65 % par rapport à la moyenne,
• pour les cultures d’été et la viticulture, les récoltes sont en cours. Hélas le constat sans surprise sera également en forte baisse.
La Chambre d’agriculture demande que des mesures d’urgence claires et efficaces soient prises pour aider les agriculteurs du département :
• une reconnaissance anticipée calamités pour les pertes de fourrage,
• la mise en œuvre des mesures calamités pour les autres productions concernées,
• un dégrèvement de TFNB, déjà demandé par la profession et acté sur le principe par les services de l’Etat, à finaliser,
• des compléments aux mesures du plan de résilience,
• un accompagnement pour maîtriser les charges sur la main d’œuvre salariée 2022,
• la mise en œuvre dès 2023 de la loi du 2 mars 2022 réformant l’assurance récolte et la gestion des risques climatiques en agriculture, pour un système d’assurance adapté et accessible à tous les agriculteurs,
• un plan de gestion de l’eau intégrant des mesures de pilotage de la ressource, d’accompagnement des systèmes de production, et de création de réserves.
A cette crise climatique se rajoute l’augmentation des coûts de production et des dépenses au sein des exploitations agricoles. La hausse des dépenses est beaucoup plus élevée que l’évolution des prix de vente. «C’est à cause de la guerre en Ukraine» nous dit-on régulièrement. Mais c’est aussi le résultat des négociations commerciales insatisfaisantes durant lesquelles l’agriculteur est souvent la variable d’ajustement.
C’est dans ce contexte, que la Chambre d’agriculture du Tarn a réalisé une enquête portant sur les préoccupations des agriculteurs, leurs stratégies d’adaptation et leurs besoins de soutien. La préoccupation majeure est la trésorerie et la rentabilité. Plus de 60% des agriculteurs repensent leurs systèmes agricoles. Ils tentent de trouver des solutions durables pour sécuriser leurs exploitations, notamment en termes d’économie et d’autonomie alimentaire.
• Evolution des types/ou des volumes de productions,
• Recherche d’autonomie fourragère,
• Modification de l’organisation de travail,
• Modification des systèmes de commercialisation.
Parmi les petites bonnes nouvelles de la matinée, la Chambre s’est félicitée de la mise en place d’un zonage ouvrant accès à la MAEC bas niveau d’intrants grandes cultures en zone à faible potentiel agronomique, dans le cadre de la prochaine programmation PAC, permettant ainsi l’accompagnement de l’évolution des pratiques agricoles et des transitions agroécologiques et climatique des exploitations agricoles. Il ne faut oublier que le Tarn se caractérise par de faibles rendements en zones de production spécialisées en grandes cultures résultant de difficultés d’ordre agronomique et climatique. La situation économique est très dégradée pour la majorité des exploitations de ce type et leur fragilité structurelle, malgré les efforts de diversification et de recherche de valeur ajoutée dans les filières locales.