La saison touristique des gites ruraux du Tarn se grippe
Malgré la perspective enthousiasmante d’un mois de mai ensoleillé rempli de ponts, l’activité des gîtes et chambres d’hôtes du département est quasiment à l’arrêt.
Avis de gros temps sur les Gîtes de France du Tarn. L’activité touristique est à l’arrêt dans le département, comme partout en France, et les perspectives de reprise restent bouchées.
“Pendant le confinement nous avons tout de même accueilli quelques entreprises qui ont eu besoin de loger des salariés un certain temps pour du suivi de chantier par exemple, mais cela reste anecdotique et ne concerne qu’une petite dizaine de réservations en tout”, note Chantal Tichit, directrice de l’Association tarnaise de tourisme en espace rural (Atter).
Pour le reste, la quasi totalité des gîtes et chambres d’hôtes est à l’arrêt.
“Nous devons gérer beaucoup d’annulation pour juillet-août car les clients n’ont pas de perspectives, commente Chantal Tichit. Même si le confinement n’est plus de rigueur, ils craignent de se déplacer et de ne pas pouvoir bénéficier des services tels que la restauration, les festivals, etc.”
Parallèlement, beaucoup de propriétaires tarnais de la catégorie des seniors, qui se sentent vulnérables face au coronavirus, émettent des craintes à accueillir des clients. L’association a donc rédigé des fiches techniques pour formaliser le nettoyage des gîtes et accompagner les propriétaires au mieux dans la mise en place des gestes barrières et de tout un protocole sanitaire. Une commande groupée de masques et de gel hydroalcoolique a été passée pour permettre aux adhérents de garantir la sécurité de leurs clients et la leur.
“On travaille pour rien”
L’activité du joli mois de mai qui se profilait est malgré tout réduite à zéro. C’est d’autant plus rageant que, cette année, les ponts envisageables offraient la perspective de longs week-ends, avec une météo très favorable.
“On annule tout et on rembourse”, indique la directrice de l’Atter. Ce qui met tout le monde en difficulté : les clients privés de séjour, les propriétaires privés de revenus, tout comme l’Atter.
Pour l’association, c’est même carrément la double peine. “Nous sommes payés à la commission sur les réservations, or comme nous remboursons les clients intégralement, commission comprise, nous n’avons plus aucune entrée d’argent”, constate Chantal Tichit. Le paradoxe, c’est que la gestion de tous ces dossiers demande beaucoup de boulot. “On travaille pour rien en somme”, résume-t-elle.
Peut-on compter sur un tourisme régional pour sauver la mise, à la faveur de la limitation des déplacements dans un périmètre restreint ? Rien n’est moins sûr. “Ce qui compte pour nous c’est la clientèle toulousaine, or elle se trouve aussi à 100 kilomètres de la mer et de la montagne, la con-currence est donc très rude”, redoute Chantal Tichit qui, avec son équipe, scrute en permanence les informations et les annonces du gouvernement.
Il y a bien quelques clients qui se renseignent, mais le standard est loin d’exploser. “C’est normal, estime la directrice, les gens sont encore trop dans l’incertitude pour la gestion du quotidien et du travail. Ils n’ont pas encore la tête à organiser leurs vacances.”
D. Monnery