La FDSEA du Tarn entretient la flamme dans un contexte difficile
En assemblée générale ce vendredi 12 février, le président Philippe Jougla a déclaré que l'équipe syndicale travaille à la relance de l'économie de la ferme tarnaise pour préparer la sortie de crise.
Par les temps qui courent, ce n'était pas gagné d'avance. Mais la FDSEA du Tarn a réussi son pari de tenir son assemblée générale en physique dans les locaux de la Chambre d'agriculture, le vendredi 12 février. Bien sûr, compte tenu du contexte sanitaire lié à la pandémie de Covid-19, le syndicat a dû revoir ses habitudes dans l'organisation de ce temps fort de convivialité entre adhérents pour assurer le respect des gestes barrières et la sécurité de tous. La salle Raoul-Sérieys a donc fait le plein dans la limite des soixante-dix personnes maximum autorisées, avec port du masque obligatoire et désinfection des micros entre chaque intervention.
Invité spécial de la journée, Yannick Fialip a même fait le déplacement de la Haute-Loire pour assister aux échanges tarnais, en présence de François Cazottes, directeur de la Direction départementale des territoires (DDT), et de Jean-Claude Huc, président de la Chambre d'agriculture du Tarn (lire ci-contre).
"Cette assemblée générale est un moment phare de la vie de notre syndicat, il était important de la maintenir. Les gens étaient contents de pouvoir se retrouver et d'avoir du lien", à une époque où les contacts sociaux sont limités, a fortiori dans les campagnes, ont rappelé Laurent Viguier et Ludovic Marlot, co-secrétaires généraux de la FDSEA, en préambule de leur rapport d'activité.
"ALLUMER UNE BOUGIE"
Après avoir remercié l'ensemble du personnel du groupe FDSEA pour son implication et sa capacité d'adaptation dans la gestion de la crise sanitaire, le président Philippe Jougla a dressé le bilan d'orientation qui définit les grandes lignes de l'action syndicale à venir. Avec la réforme de la PAC qui se profile et le changement climatique qui oblige à revoir en profondeur les façons de produire, "2021 doit être l'année du rebond et de la croissance pour faire mentir les théoriciens de la collapsologie", a déclaré Philippe Jougla. Pas question pour lui de céder aux sirènes du populisme, de la décroissance ou du libéralisme. Fidèle au rôle de "syndicat de solutions" incarné par la FDSEA, il préfère "allumer une bougie plutôt que vociférer contre les ténèbres".
Cette bougie prend la forme d'un plan de relance pour l'agriculture tarnaise articulé autour de quatre thèmes : la ruralité, la diversité, la compétitivité et la résilience. L'axe de la ruralité repose sur la charte de bon voisinage, l'autoroute Castres-Toulouse, la maîtrise de l'urbanisation, ou encore le renouvellement des générations. La diversité doit être assurée, aux côtés des quatre productions majeures (veau d'Aveyron et du Ségala, vin de Gaillac, ail rose de Lautrec, Roquefort), par le développement des circuits de proximité, et la création d'une véritable filière fruits et légumes encore trop faible dans le département malgré le fort potentiel identifié. La résilience repose, elle, sur l'aboutissement du projet de territoire de la vallée du Tescou, la couverture des aléas, et les contrats de prestations pour services environnementaux (CPSE). Enfin, la compétitivité passe par l'emploi (nouvelle convention collective nationale, groupement d'employeur), les certificats carbone et la relance publique.
En guise de conclusion imagée, Philippe Jougla a souligné que "le métier de paysan, c'est jouer sur du temps long, et se relever après une période de crise pour récolter ce que l'on a semé". C'est peu dire que le temps de la moisson est très attendu.
D. Monnery