Entreprise
La famille Gayraud tourne la page de sa vie de concessionnaire
Après plus d’un demi-siècle passé à vendre des engins agricoles, la famille Gayraud se recentre sur ses magasins Espace Émeraude. L’activité John Deere a été vendue à la mi-mai.
Après plus d’un demi-siècle passé à vendre des engins agricoles, la famille Gayraud se recentre sur ses magasins Espace Émeraude. L’activité John Deere a été vendue à la mi-mai.
C’est une page lourde de plus d’un demi-siècle d’histoire du machinisme agricole qui se tourne dans le Tarn. Philippe Gayraud, concessionnaire à la tête d’Agricat, rend les clés des tracteurs jaune et vert et autres engins des champs, à la faveur d’une belle opportunité. Depuis la mi-mai, l’activité John Deere a en effet été reprise par les Établissements Dupuy, basés dans les Landes.
“On a démarré de zéro et on a vendu en étant arrivé à 40 millions d’euros de chiffre d’affaires annuel après une croissance continue”, se félicite Philippe Gayraud. Une success story qui ne doit rien au hasard : “On passait 120% de notre temps à la concession”, indique celui qui travaille en famille, entouré de son épouse et de sa sœur Béatrice, en charge des ressources humaines (lire également ci-dessous).
Quand lui s’est installé en 1987, il était alors le plus jeune concessionnaire de France, à tout juste 20 ans. Le nom de Gayraud résonnait déjà dans le milieu agricole tarnais puisque son père, Claude, avait débuté l’aventure à Puygouzon, le long de la route de Fauch, en 1967, en vendant du Fiatagri et de l’occasion. Au changement de millénaire, l’entreprise familiale a migré à Réalmont pour devenir plus centrale et gagner en espace de vente. Chemin faisant, Agricat a grandi pour atteindre 80 salariés sur les trois concessions dans le Tarn, le Gers et le Tarn-et-Garonne. “Tous les employés ont été repris dans de bonnes conditions, c’était très important pour nous, soulignent Béatrice et Philippe Gayraud. Quitter des hommes, c’est ça le plus dur. Mais c’est une belle opportunité pour tout le monde. Les salariés pourront poursuivre leur voie avec des possibilités de carrière que nous n’aurions pas pu leur offrir.”
Trois générations de clients
Durant ces trente-quatre années passées en tant que concessionnaire, Philippe Gayraud a vu les chevaux vapeurs se multiplier et a pu constater à quel point la technologie a évolué dans le milieu agricole. “Maintenant, c’est de la haute technologie guidée par satellite. Aujourd’hui, c’est le tracteur qui téléphone pour dire quand il va tomber en panne”, s’amuse Philippe Gayraud.
“Quand John Deere est venu me chercher, ce n’était qu’un petit constructeur en France, bien qu’il existait depuis 1837 aux États-Unis, se rappelle-t-il. Et je peux vous dire que John Deere n’est pas devenu numéro un par hasard. Les Américains sont très durs et carrés dans le travail.” Mais le plaisir n’est jamais loin : “C’est agréable de vendre des produits de qualité premium, de plus en plus plébiscités. J’arrête vraiment sans amertume.” Philippe Gayraud n’est d’ailleurs pas peu fier d’avoir servi trois générations de clients. Le signe que les relations tissées par le concessionnaire allaient bien au-delà de leur simple vocation commerciale.
Cap sur Espace Émeraude
“Depuis les différents confinements que nous avons vécus, l’activité des magasins progresse fortement, à deux chiffres, chaque mois. Cela témoigne de l’envie des consommateurs de se recentrer sur leur chez eux et sur les commerces de proximité. Nous avons même vu arriver une nouvelle clientèle tout en conservant nos habitués”, se réjouissent Béatrice et Philippe Gayraud.
L’enseigne, ouverte dans le Tarn en 1981 par la famille Gayraud, cible les agriculteurs en leur proposant tous les consommables nécessaires à leur activité, des bottes jusqu’aux pièces d’usure, mais aussi les néoruraux et les particuliers qui disposent de plus de 2 000 m2 de terrain, qui ont des poules ou des chevaux, qui font du compost, etc. “Ici les agriculteurs en cote de travail cotoient les particuliers adeptes du faire soi-même qui cherchent de la durabilité”, résume Philippe Gayraud.
Des travaux d’agrandissement du site de Réalmont sont prévus très prochainement. “Nous allons vraiment recentrer notre activité sur ces deux magasins pour développer l’activité, annonce Philippe Gayraud. Nous allons moderniser les espaces de vente tout en conservant cette convivialité qui nous tient à cœur. Nos dix-huit salariés n’hésitent pas à appeler les clients par leur prénom quand ils les connaissent. Cela compte beaucoup pour nous.”