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La coopérative Celia s'investit dans le Tarn
La société coopérative agricole de bétail a acquis le Domaine de la Verrerie à Blaye-les-Mines. L’assemblée générale de sa section Ségala-Tarn le 12 mai a été l’occasion de découvrir le lieu.
La société coopérative agricole de bétail a acquis le Domaine de la Verrerie à Blaye-les-Mines. L’assemblée générale de sa section Ségala-Tarn le 12 mai a été l’occasion de découvrir le lieu.
Ancien territoire de chasse du marquis de Solages, l’emblématique Domaine de la Verrerie a accueilli près de cinquante ans durant, jusqu’à sa fermeture fin 2014, une unité expérimentale de l’Inra. Propriété du Département qui l’avait mise en vente, cette vaste exploitation d’un seul tenant a été acquise courant 2020 par la coopérative d’élevage interdépartemental allaitante (Célia). Objectif, faire des 63 ha (dont 50 ha de SAU) et des 6 700 m2 de la ferme un outil opérationnel pour l’exportation vers des pays tiers ! Retardés depuis deux ans en raison de la crise sanitaire, les premiers aménagements ont été présentés en cette mi-mai aux adhérents (dont quelque 290 apporteurs tarnais) de la coopérative à l’occasion de l’assemblée générale de sa section Ségala-Tarn.
Un maire ravi
«Je suis très heureux que ce lieu symbolique pour le Blayais reprenne vie», s’est réjoui Jean-François Kowalik, le maire de Blaye-les-Mines, invité à cette première assemblée générale du Ségala Tarn organisée in situ. «Entre son bourg du haut et, sa partie du bas attenante à Carmaux, notre commune de près de 3 000 habitants, a cette particularité de ne pas avoir d’agriculteur même si un y habite et s’occupe d’entretenir les champs et terres des anciennes mines», soulignait-il à l’assistance présente. «Nous sommes tombés sous le charme de ce domaine et avons tantôt saisi son potentiel pour le développement de nos activités», expliquent, quant à eux, André Veyrac et Hervé Chapelle, respectivement président et directeur général de Célia.
Un outil fonctionnel pour l’exportation
«Ce domaine de la Verrerie est le lieu idéal pour disposer d’une plateforme pour l’exportation vers des pays tiers comme le Maghreb et notamment l’Algérie», précisent les deux hommes. «Même si nous avons été victimes collatérales des tensions politiques entre la France et l’Algérie et, la suspension en 2021 de ses importations de bétails français, nos exportations essentiellement des broutards de race aubrac représentent avec ce pays une part importante de nos marchés extérieurs», explique André Veyrac. «Mais l’objectif est aussi d’avoir un lieu de mise en quarantaine du bétail lorsque celle-ci est exigée avant l’exportation comme pour le Maroc et Israël, pays vers lesquels nous visons de nouveaux marchés», précise-t-il. «Les terres pour la production de fibres et les bâtiments de stockage existants pour la paille et les fourrages permettent aussi d’accueillir le bétail dans les meilleures conditions», continue-t-il aux côtés de son directeur. «La proximité avec le port de Sète disposant de parcs à bestiaux est un atout supplémentaire», complète ce dernier.
Bien que revus à la baisse compte-tenu de la hausse actuelle des coûts de construction, des aménagements sont d’ores et déjà prévus. Ainsi, un centre de pesée intermédiaire, des quais de chargements et déchargements et, un centre de tri et d’allotement sont en cours d’installation ! Si le domaine blayais accueille déjà près de 200 bovins (aubrac pour l’essentiel mais aussi salers et limousines), sa capacité sera doublée. «Outre les bovins maigres, des vaches engraissées, génisses laitières et veaux gras locaux compléteront le parc à bestiaux blayais» indique Hervé Chapelle.
«Ici nous avançons, nous investissons !»
«Même si notre siège est dans le nord Aveyron à Laguiole, nous souhaitions pouvoir affirmer notre présence dans le Tarn à travers un outil nécessaire et pérenne», souligne-t-il. «Pour autant, il ne s’agit pas de remettre en cause d’autres centres de tri et allotement fonctionnels comme Calmont en Aveyron», avertit André Veyrac. «Ici, dans le Tarn, nous avançons et nous investissons !». Reste une préoccupation et, non des moindres, celle des effets de la décapitalisation sur le troupeau viande du sud du massif-central que couvre la coopérative interdépartementale. En effet, les courbes des naissances observées sur les 10 derniers mois (- 9 000 veaux de races à viande en Aveyron, - 3 500 dans le Tarn) sont loin d’être rassurantes pour 2022 ! «Nous sommes bien au centre de la problématique actuelle de l’élevage. Comment retrouver le chemin de la production ?», s’interroge André Veyrac. Et, ce ne sont, «ni les évolutions de la société exigeant une qualité qu’elle ne veut pas payer ni une économie sauvage, chamboulée depuis deux ans avec une flambée du bon marché, des avants au détriments des arrières» qui offrent quelques perspectives d’avenir !
Célia, en chiffres :
> 4 départements (Aveyron, Cantal, Lozère, Tarn) et sections locales (Nord Aveyron, Auvergne, Languedoc et Ségala-Tarn)
> 106 000 ovins et 77 300 bovins
> 90 M€ de chiffre d’affaires (dont 81 M€ bovins)
> 2 130 apporteurs (1 750 bovins, 360 ovins et 20 mixtes)