«La collectivité impose le photovoltaïque au sol pour des raisons budgétaires !»
Les Jeunes Agriculteurs du Tarn ont organisé le jeudi 18 mai une action au Mas de Rest à Gaillac pour dénoncer l’artificialisation des terres agricoles et le projet d’installation photovoltaïque au sol.
Dialogue compliqué et échanges animés entre Jeunes agriculteurs (et agriculteurs locaux) et élus de Gaillac et de la communauté d’agglomération, concernant le projet de centrale photovoltaïque au sol au Mas de Rest.
Jeudi dernier, les JA du Tarn avaient invité la presse et les élus pour une action syndicale d’ampleur : le semis de la parcelle du Mas de Rest qui accueillera dans quelques mois une centrale photovoltaïque… Inadmissible pour les agriculteurs, qui ne comprennent pas pourquoi ces terres très fertiles ne pourraient pas revenir à l’agriculture plutôt que de «partir» à l’artificialisation sous des panneaux photovoltaïques.
«Notre message est simple, explique Christophe Rieunau, président des Jeunes agriculteurs du Tarn. On s’oppose et on continuera à s’opposer à tout projet d’artificialisation des terres agricoles. Ici avec ce projet, on en prend au moins pour 20 ans sur 17 hectares ! Ce sont des terres très fertiles. La zone du Mas de Rest a été créée il y a 20 ans en dépit du bons sens, sur un emplacement peu attractif pour les entreprises. A l’époque, le monde agricole s’opposait déjà et prévenait les élus de l’incohérence d’un projet de zone d’activités sur ces terres. Aujourd’hui, l’histoire nous donne raison malheureusement. Les entreprises ne s’installent pas ici et la collectivité impose le photovoltaïque au sol pour des raisons budgétaires. Il faut bien essayer de rattraper les erreurs du passé ! Mais ce n’est pas la bonne solution.»
Les jeunes agriculteurs ne décolèrent pas sur le sujet. «On veut être acteur. On sait allier agriculture et environnement. Et sur des parcelles comme celle-ci, avec un potentiel agricole énorme, une exploitation pourrait dégager une vraie marge et participer au développement économique local.»
Pour les élus, ce projet s’inscrit «dans une logique d’aménagement de cette zone à vocation économique dont le développement permet de contribuer, par les ressources financières, aux services publics pour les habitants sur l’ensemble du territoire de la communauté d’agglomération». Le bail accordé à l’entreprise Photosol garantit à la collectivité une recette de 100 000 € par an pendant 20 ans et une fiscalité liée au projet estimé à 80 000 € par an. Des ressources financières qui permettront, selon les élus «de contribuer à la maîtrise de la fiscalité sur le territoire et au développement de services publics de qualité et de proximité».
A. Renault
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Un semis de sorgho au bénéfice de deux associations d’aides aux enfants malades
Les Jeunes Agriculteurs du Tarn ont semé en sorgho le site où sera implanté la future centrale photovoltaïque au sol avec une technique de semis direct. La Ragt, Bosc Izarn, Arterris, et Jean
Bernard Prunet se sont associés à leur projet en offrant des semences. Le semoir quand à lui provennait de la Cuma de Lapeyrière. Le but de l’action étant de dénoncer le projet et non d’en faire une action à but lucratif, l’ensemble des bénéfices de la récolte de sorgho seront restitués à deux associations d’aides aux enfants malades : «Une oreille pour Gabriel», et «Un doux avenir pour Méline». Ces deux associations se battent pour aider des parents à financer des soins très onéreux à leurs enfants atteints de maladies rares.
A.R.