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Politique
Julien Denormandie à l'écoute de la ferme Tarn

Le ministre de l’Agriculture et de l’Alimentation a passé une journée complète dans le Tarn, vendredi 14 janvier. Pas de grandes annonces, mais une écoute attentive des attentes de la profession.

Huit heures à dialoguer avec les agriculteurs et leurs représentants syndicaux. On peut dire que le ministre de l’Agriculture et de l’Alimentation, Julien Denormandie, a pris le temps de s’imprégner des problématiques de la ferme tarnaise, vendredi 14 janvier lors de sa visite dans le Tarn, à l’invitation de la députée Marie-Christine Verdier-Jouclas, et en présence du président de la Chambre d’agriculture, Jean-Claude Huc, du président de la FDSEA, Philippe Jougla, du président des JA, Christophe Rieunau, des représentants des OPA et des élus du territoire. Une écoute proportionnelle aux préjudices subis par les viticulteurs et les arboriculteurs suite au sévère épisode de gel d’avril 2021. “C’est la plus grande catastrophe agronomique de ce début de siècle, résume le ministre. C’est l’équivalent d’un immense incendie invisible, sur des milliers d’hectares, avec des conséquences sur deux à trois ans. Je suis venu apporter un message de solidarité du gouvernement et de la nation à l’ensemble de la profession agricole.”

Les autres enjeux tarnais évoqués avec le Ministre et ses conseillers : le nouveau système de gestion des risques, la PAC et le monitoring, la contractualisation, les EGAlim et le contrôle de ces mesures, les traitements culturaux avec produits homologués, la zone vulnérable, le dispositif saisonnier TODE, la hausse des charges, la grippe aviaire, l’A69, les revenus agricoles et l’installation.

Réunis au domaine Vayssette de Gaillac, les représentants de la filière viticole du département ont été les premiers à pouvoir échanger avec Julien Denormandie lors de cette journée. “Le taux de perte physique après le gel est de l’ordre de 35 à 50 % pour le vignoble gaillacois”, rappelle Louis de Faramond, président de l’Appellation Gaillac (lire également ci-dessous). Le cortège ministériel s’est ensuite rendu aux Vergers du Bosquet, à Sénouillac, pour rencontrer les arboriculteurs, eux aussi très fortement touchés par l’épisode de gel. La totalité de la récolte des fruits à noyaux (abricots, cerises, etc.) a été décimée, tandis que 40% à 70% de la récolte de pommes a été perdue selon les vergers du département, souligne Thierry Garrigues, présidents des arboriculteurs tarnais (lire également ci-dessous).  
Le ministre de l’Agriculture et de l’Alimentation a ensuite repris la route, direction Albi, pour diriger une réunion de travail sur le soutien de l’État aux abattoirs du Tarn à travers le plan France, à la préfecture. Enfin, la journée s’est achevée par une séquence de plus de deux heures à la Chambre d’agriculture regroupant les représentants des organisations professionnelles agricoles et les élus politiques. Les revenus, l’accès à l’eau, le renouvellement des générations, ou encore la réglementation ont été autant de dossiers portés par les représentants de la profession. “Il était important de rappeler les spécificités tarnaises pour enfin voir aboutir le PTGE de la vallée du Tescou et assurer des revenus décents à l’ensemble des agriculteurs”, soulignent les représentants syndicaux tarnais. Ils attendent désormais d’être entendus de ce ministre jugé “à l’écoute” et “au point sur ses dossiers”. 

Les vitis ont “encore beaucoup de questions”

Si la filière viticole tarnaise salue l’efficacité de l’aide d’urgence mise en place immédiatement par l’État, force est de constater que les inquiétudes ne sont pas toutes levées. “On a encore beaucoup de questions. On aimerait connaître le calendrier de la calamité (le calendrier a été publié après la visite du ministre. Retrouvez toutes les informations pratiques dans notre journal) et des exonérations sociales de la MSA, ça c’est pour le présent. Et, pour le futur, qu’en sera-t-il de l’assurance ?”, a interrogé le président de la Maison des vins, Cédric Carcenac, lors d’un échange avec le ministre de l’Agriculture et de l’Alimentation réunissant les représentants syndicaux de la FDSEA et des JA, les présidents de coopératives, les représentants de l’interprofession des vins du Sud-Ouest et les élus du territoire.
“Nous avons mis en place un  dispositif inédit pour accompagner des cultures qui ne l’étaient pas jusqu’à présent car assurables, hors la calamité est normalement réservée aux cultures non assurables”, a rappelé le ministre. Le montant de la calamité doit être calculé selon un taux de réfaction attribué à chaque département, pour la prise en compte des risques sanitaires. “C’est frustrant de devoir faire des mécontents alors que ce sont des aides que personne n’aurait dû avoir, mais je ne peux pas faire autrement. Nous allons prendre la moins mauvaise des décisions possibles avec le plus de pragmatisme possible”, promet le ministre.
Alors que la réforme du système assurantiel progresse, l’épineuse question de la moyenne olympique continue de poser problème en impactant le volume des rendements assurables. “Nous allons tout faire pour rendre l’assurance attractive”, répond le ministre. Pour la flavescence dorée et la maladie du bois, qui menacent la santé du vignoble, le ministre assure que la réglementation va évoluer pour rendre les sanctions possibles et promet plus d’argent pour la recherche. La lourdeur administrative, qui pèse sur le renouvellement des générations, a également été pointée du doigt.

Accès à l’eau : “détermination et méthode”

La rencontre avec les arboriculteurs aux Vergers du Bosquet a notamment mis en évidence l’importance de l’accès à l’eau pour la protection des cultures. “Pour notre production et la gestion des aléas climatiques, il nous faut cet accès à l’eau”, a souligné Thierry Garrigues, président des arboriculteurs du Tarn. “C’est tout le sens du Varenne de l’eau que nous avons mis en place et qui rendra ses conclusions à la toute fin du mois de janvier”, a répondu le ministre de l’Agriculture et de l’Alimentation. Mais dans le Tarn, la question de l’eau est intimement liée au projet de territoire de la vallée du Tescou, qui tarde à aboutir malgré les attentes fortes de la profession très investie dans le travail de co-construction. Interrogé à ce sujet, Julien Denormandie met en avant sa “détermination” et sa “méthode”. “Il n’y a pas de moyen de faire de l’agriculture sans eau, ce n’est pas vrai. Sur ce sujet, il faut avancer avec détermination et méthode. Il nous faut pouvoir investir dans des réserves d’eau, dans des moyens d’irrigation, des moyens de production. Mais il faut le faire avec méthode, dans la concertation. Mais cette concertation doit être limitée dans le temps.” Dont acte.
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