Expérimentation
Inéopôle formation a inauguré 4 salles de classe 100% locales sur son site de Brens
Lundi 25 juin, Inéopôle formation inaugurait quatre nouvelles salles de classe dans un bâtiment énergétiquement très performant et aux matériaux locaux. Retour sur cette initiative originale.
Penser global, agir local. C’est le credo d’Inéopôle formation depuis de nombreuses années. Et le nouveau bâtiment, dont la maison familiale et rurale de Brens vient de se doter, ne déroge pas à la règle. «Nous avons voulu construire de manière un peu innovante» explique Henri Redoulès, éleveur de Vénès et président de la MFR. «Nous avons cherché à utiliser des matériaux locaux et à atteindre un très haut niveau de performance énergétique. De par tous ces aspects, cette construction est une pierre de plus à notre démarche de développement durable.»
Inauguré lundi 25 juin, par une forte chaleur extérieure, le bâtiment a surpris les personnalités et les invités présents par la fraîcheur de son intérieur. «C’est un bâtiment à très forte inertie» explique Max Faramond, l’architecte du projet. «Il faudra quasiment 2 ans pour qu’il soit définitivement en fonctionnement. La consommation en énergie devrait alors être inférieure à 45 kWh / m² et par an. Mais, d’ores et déjà, on peut ressentir le confort thermique que la conception apporte.»
La clé d’une telle inertie ? La masse. Autour d’une ossature bois, en douglas des forêts tarnaises, des murs de près de 60 cm de large. Près de 120 m3 d’isolants ont été utilisés et 4 matériaux encore peu communs dans le bâtiment : la paille de blé, les résidus de maïs, la paille de lin et la laine de mouton. Là encore, priorité sur le local. «Nous tenions à explorer cette valorisation des sous-produits agricoles» souligne Henri Redoulès. «Même si nous ne sommes pas encore sur de gros volumes, c’est important de savoir que c’est un débouché qui existe.»
Cette solide isolation est complétée par le seul matériau qui peut accumuler l’humidité en grande quantité sans s’abîmer : la terre crue. «A elle seule, elle peut réguler l’hygrométrie du bâtiment. Et cela, les anciens l’avaient bien compris. Nous n’avons fait que reproduire ce qu’il se faisait avant ! Nous avons donc voulu bâtir les murs avec l’argile que nous avons trouvé sous nos pieds.» Mais voilà. Depuis toutes ces années, le savoir-faire des générations précédentes a été un peu oublié. Monter des murs en terre banchée s’est avéré trop compliqué et trop long à mettre en œuvre. Il a donc fallu avoir recours à d’autres techniques. C’est finalement les briques de terre crue qui ont pris le relais. Le bardage bois sur certains murs, la toiture végétalisée et la ventilation double-flux complètent la conception de ce bâtiment écologique.
Envie d'en savoir plus ? Lisez le Paysan Tarnais !