Viticulture
Gaillac : l'avenir du vignoble en question
La journée technique de la Chambre du Tarn a permis de répondre aux interrogations sur la transmission et l’installation en viticulture.
La journée technique de la Chambre du Tarn a permis de répondre aux interrogations sur la transmission et l’installation en viticulture.
Un moment de rencontres et d’échanges pour faciliter la transmission et l’installation. La Chambre d’agriculture du Tarn organisait le vendredi 24 mars à Albi une journée viticulture, qui regroupait des exploitants, cédants et candidats à l’installation dans le vignoble gaillacois, en partenariat avec les caves coopératives de Labastide de Lévis et Vinovalie, la Maison des Vins, Vignerons Indépendants, Terres de Gaillac, la Safer, le Département et les Jeunes Agriculteurs. Réunis dès 9h le matin, les nombreux participants ont d’abord écouté attentivement la présentation du vignoble puis les points techniques pour bien réussir sa transmission et son installation : “Il faut bien définir ses objectifs au départ. Pour la cession, il faut réfléchir à l’échéance, à son projet de vie de retraite, à ce que je veux céder de quelle manière. Pour cela, il y a plusieurs types de contrat qui peuvent être établis entre le cédant et le nouvel installé. Globalement, pour céder, il faut démarrer la démarche au moins trois ans avant”, présente Christine Vaysse, conseillère installation/transmission à la Chambre d’agriculture du Tarn. Côté installation, plusieurs étapes sont aussi à respecter : “Il faut dans un premier temps rencontrer des viticulteurs, se confronter au métier, se former, se constituer un premier réseau. Puis ensuite rechercher une exploitation, étudier la viabilité de son projet et le financer.”
Bien s'entourer
Mais pour réussir en viticulture, il faut aussi être bien entouré. C’est tout l’objectif des groupements d’agriculteurs. Thierry Massol, conseiller viticulture à la Chambre du Tarn, a notamment présenté le groupe Dephy du Gaillacois : “On est 12 agriculteurs dans ce groupe. L’axe de travail majeur est sur la réduction des produits phytosanitaires. Mais plus globalement, l’intérêt, c’est de pouvoir bénéficier de références techniques, d’expérimentations, de témoignages ou de formations.” En complément du Dephy, il existe aussi le groupement “30 000 fermes” dans le Tarn, qui travaille sur les mêmes problématiques.
En fin de matinée, les participants ont eu également droit à des témoignages de viticulteurs gaillacois qui ont pu partager leur expérience du métier et délivrer quelques conseils : “Je n’ai pas de regrets de m’être lancé. C’est un métier passionnant. Il faut savoir bien s’entourer et être conscient de l’investissement et des sacrifices que cela demande de faire”, reconnaît Sylvain Galand, viticulteur depuis 2009 à Cestayrols. “Je suis satisfait de mon choix et de mon parcours. Ce fut plus difficile que prévu pour le montage financier mais il faut s’accrocher. Je pense que Gaillac est une terre avec un très bon potentiel pour notre métier et avec un climat plutôt favorable”, souligne Pierre Fabre, gérant du domaine Gayrard à Milhavet. Des débuts compliqués à l’installation, Luc Bontemps en a connu aussi. Ancien journaliste à Paris, il déménage dans le Tarn avec sa compagne et reprend en 2020 le domaine du Clos Rocailleux à Andillac. “On a démarré en même temps que la période covid. La commercialisation de nos bouteilles était difficile. On faisait du porte-à-porte. Mais malgré cela, je n’ai aucun regret sur mon choix de reconversion. J’adore ce métier et la dynamique est bonne à Gaillac entre tous. Le prix du foncier est aussi plus avantageux ici.”
La journée s’est poursuivie dans l’après-midi avec des speed-dating entre viticulteurs, porteurs de projet et techniciens. Des échanges riches qui ont permis d’engager la réflexion quant au devenir du vignoble gaillacois.