Viticulture
Focus flavescence & sols aux assises du Sud-Ouest
Les 6èmes assises des vins du Sud-Ouest ont eu lieu le 18 mars à Toulouse avec des échanges denses sur les enjeux sanitaires du moment, mais aussi les études sur le patrimoine du sol.
Les 6èmes assises des vins du Sud-Ouest ont eu lieu le 18 mars à Toulouse avec des échanges denses sur les enjeux sanitaires du moment, mais aussi les études sur le patrimoine du sol.
L’amphithéâtre du conseil de la région Occitanie était plein, vendredi dernier, pour assister à un programme riche sur l’état des recherches et des conclusions. L’institut français de la vigne sud-ouest et l’interprofession des vins du Sud-Ouest ont donné la parole à plusieurs spécialistes (IFV, Inrae,...) pour un état des lieux de la santé des sols dans un premier temps.
Enrichir les sols des vignes
Plusieurs techniciens et un étudiant se sont relayés pour exprimer l’importance de la recherche et des essais pour mieux comprendre ce qui se trame sous nos pieds quand on arpente une vigne. Les effets de l’enherbement sur l’augmentation du stockage de carbone ont été abordés tout en évaluant les coûts techniques de la pratique. Plusieurs types de fertilisants (compost, compost de marc,...) ont aussi été évalués pour établir leur effet réel sur les sols. Tous se sont accordés pour dire que les démarches doivent s’inscrire dans le temps long pour un bon stockage du carbone.
Les sols de sont pas morts !
Une étude sur la qualité microbiologique des sols viticoles a été présentée et montré qu’en France, les sols très dégradés sont rares. Sans grande surprise, le placement des vignes sur les terres maigres dans certaines régions de France explique les différences, mais le travail répété du sol n’aide pas à de bonnes densité et interactions des bactéries et champignons utiles à la physiologie de la vigne.
Booster la santé du sol
De nombreux partenaires ont composé le groupe Gascogne Innov afin d’acquérir des références régionales et une méthodologie pour évaluer les effets des itinéraires techniques sur la santé des sols. Une viticultrice gersoise a témoigné et expliqué l’implication des de ses pairs qui ont collectivement “réussi à comprendre des indicateurs très pointus. Même si on doit faire du rendement et utiliser des fongicides pour être rentables, la santé des sols est bonne à l’échelle du pays.”
Comment endiguer la flavescence dorée ?
Des chercheuses et des chercheurs ont fait état de plusieurs travaux colossaux pour mieux connaître la propagation de ce fléau et renforcer la lutte. L’efficacité dans le temps des traitements obligatoires manque de force. Des travaux cartographiques ont montré une expansion toujours effective malgré les moyens de lutte mis en place. Trop de vignes ensauvagées ruinent le travail de protection. Des essais en viticulture bio pour détruire les œufs, retirer l’écorce mécaniquement ou encore piéger les larves de cicadelle à la glu ont été présentés.
Inrae est sur la brèche
Des recherches ont permis d’identifier les réservoirs du phytoplasme et la sensibilité de certains porte-greffes. Les gènes de défense s’expriment davantage pour certains cépages, les lignées génétiques et les ancêtres. Des cépages régionaux sont en cours d’évaluation. En laboratoire, des tests d’ARN messager inhibiteur absorbé par les cicadelles ont montré un potentiel pour réduire la quantité du phytoplasme dans les insectes.
L’exploitation de “dizaines de milliers d’heures” de prospection croisée avec les cartographies de cépages, plantations et utilisation des sols IGN a aidé à bâtir un modèle pour mieux cibler les zones où aller vérifier l’avancée des infections par la flavescence dorée.