Faut-il s’inquiéter de la vague de froid qui vient de toucher le département ?
L’épisode de gel inédit pour cette période de l’année qui vient de frapper le département aura-t-il des conséquences ? Éléments de réponses.
Brrrh, on se gèle ! Mardi, quand nous mettions ce journal sous presse, le Tarn connaissait une vague de froid sans précédent. Avec des températures relevées allant de -8° en plaine jusqu’à -13° sur le relief du département, le site Météo81 notait que «cette matinée du 27 février est la plus froide jamais relevée sur le Tarn depuis le début des relevés modernes de 1949», à cette période de l’année. Selon le météorologue local, ces températures étaient en effet inférieures de 8° à 12° aux normales saisonnières. Cette vague de froid passagère, devait laisser place à un épisode cévenol neigeux sur l’est des monts de Lacaune, ce jeudi, et à un sérieux redoux accompagné de précipitations partout ailleurs. Alors, bien que passager, cet épisode de gel a-t-il eu le temps de provoquer des dégâts dans les cultures ? Oui et non.
En plaine, les arbres déjà en fleurs, tels les abricotiers et les pruniers, ont forcément souffert. «Nous sommes inquiets pour les fruits à noyaux, confirme Thierry Garrigues, arboriculteur à Senouillac. Normalement un abricotier en fleurs gèle à -2°, les bourgeons à -4°». Or la température est descendue jusqu’à -8° sur son exploitation. «On n’a jamais vu de telles températures aussi basses à cette saison, indique Thierry Garrigues. Il faudra attendre trois ou quatre jours pour avoir un réel aperçu des dégâts que cela a pu provoquer. On s’attend à des pertes sur les abricotiers et les pruniers. Les pêchers étaient bien avancés aussi mais plus en retard, ils ont donc du être moins sensibles.»
La situation diffère d’un arboriculteur à l’autre. Pour Thierry Vieules, pourtant installé sur les hauteurs, à Miolles, le gel qui a atteint -10° sur ses terres n’a eu que des conséquences bénéfiques. «Ici, la floraison des arbres n’a pas encore démarré. Ce froid n’a donc pas posé de problème. Au contraire, il est arrivé au bon moment pour tuer les parasites comme la pyrale. Comme ça ne va pas durer, ça va faire du bien pour rebooster la végétation», apprécie l’arboriculteur qui a souvenir d’un épisode encore plus froid à cette même période de l’année en 1986.
Du côté de la vigne, peu sensible au gel à cette période de l’année, cette vague de froid ne devrait avoir que peu de conséquences. «On ne constate pas de gelées sur la vigne en elle-même, mais sur les couverts végétaux, relève Thierry Massol, conseiller viticulture à la Chambre d’agriculture du Tarn. En conséquence, il y aura moins de biomasse donc moins de retour de minéraux pour la vigne.»
Pour les grandes cultures, Arvalis avait annoncé dans son point technique du 23 février que ces gelées attendues pouvaient avoir «des conséquences non négligeables sur les cultures en début de montaison». Les cultures plus à risque étant «les parcelles aux variétés les plus alternatives, précoces, semées vers le 20 octobre et atteignant le stade 1 cm». L’institut du végétal note toutefois que «la majorité des céréales est encore au stade plein tallage et donc à leur période de résistance maximale».
D. MONNERY
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