Dernière session de la Chambre d’agriculture avant les élections
Jean-Claude Huc a présidé la dernière session de la Chambre d’agriculture du mandat en cours en présence du préfet. Après les échanges sur l’actualité, c’est le bilan d’activité qui a été présenté.
«Je veux souligner les bonnes relations que nous avons entretenu pendant ce mandat au sein de la session. Avec certes des différences de point de vue entre certains d’entre nous, et c’est normal, mais je crois que nous avons toujours recherché les solutions de bon sens pour l’agriculture et l’économie agricole de ce département.» C’est par ces mots adressés aussi bien aux élus et représentants des Opa présents qu’au préfet assis à ses côtés que Jean-Claude Huc, président de la Chambre d’agriculture a ouvert la dernière session de la mandature 2013-2018. En effet, les élections ayant lieu en janvier, il s’agissait de la dernière session Chambre d’agriculture.
Le préfet Jean-Michel Mougard, lorsqu’il est intervenu, a également souligné l’importance du travail entre la Chambre d’agriculture et les services de l’Etat, qu’il s’agisse de la DDT, de la DDCSPP ou de la préfecture : «nous avons toujours travaillé en étroite relation, dans un esprit de dialogue et de débat, d’argumentation, lorsque nous avions des positions différentes. Mais je crois que nous avons su rester attentifs à vos demandes.»
Les sujets d’actualité n’ont pas manqué à l’occasion de cette session. Et en premier lieu, on peut dire que c’est le sujet de la situation économique actuelle qui a focalisé les regards. Les «gilets jaunes» y sont sans doute pour quelque chose et ils ont régulièrement été évoqués. L’une des interventions, peut être la plus poignante, fut celle de René Laganthe, président de la section des anciens exploitants de la FDSEA. «Nous sommes clairement la cible du gouvernement actuel. Les charges qui pèsent sur les retraités sont comme un coup de massue que nous devrons subir jus-qu’à la fin de notre vie…»
CALAMITES, EGA, ENERGIE…
Jean-Claude Huc a brossé les évènements des derniers mois qu’ils soient climatiques, économiques, ou sanitaires. Ces premiers mots ont été pour rappeler les inondations dont ont été victimes les départements du sud de la région et à une moindre mesure dans le Tarn. «Nous nous coordonnons au niveau des Chambre d’agriculture concernées pour définir quelles sont les modalités d’aides à fournir.» Dans le Tarn, la solidarité s’est largement exprimée avec les Jeunes agriculteurs qui ont organisé une collecte dans plusieurs points du département.
Les délais de paiement PAC concernant les dossiers contrôlés ont fait l’objet de plusieurs interventions. Une motion a été votée pour demander le déblocage de l’ICHN pour tous les dossiers contrôlés, le débloclage des acomptes DPB pour tous les dossiers en contrôle au 1er décembre, et la mise en œuvre d’ATR si le système d’acompte n’est pas possible. Plusieurs voix se sont aussi élevées pour demander «une période de contrôle terrain plus précoce» et qui ne bloque pas les versements.
Le dossier calamités a été plusieurs fois abordé. En effet, après le printemps très pluvieux, l’été et le début de l’automne ont été marqués par une sécheresse qui a occasionné des pertes de récolte en céréales et en fourrages. La Chambre d’agriculture appuie la demande de reconnaissance des pertes fourragères au titre des calamités agricoles pour le nord du département et demande la mise en place d’une mission d’enquête.
Le mouvement de protestation actuel sur les charges et notamment le prix du carburant a ressurgi lorsqu’ont été évoqués l’augmentation des charges et le poids du coût de l’énergie sur les exploitations tarnaises. La Chambre d’agriculture a ainsi voté une délibération sur ce sujet demandant que l’exonération de la TICPE soit élargie aux autres carburants et biocarburants et que les exonérations de la TVA applicables aux véhicules d’exploitation essence et leur carburant, soient identiques à celles des moteurs diesel dès 2019.
GESTION QUANTITATIVE DE L’EAU
Sur ce dossier, les réactions ont également été nombreuses pour rappeler que le stockage de l’eau doit être identifié par l’Etat comme un enjeu stratégique et comme un levier mobilisable en priorité. Le projet de territoire de Sivens a aussi fait partie des interrogations. Jean-Claude Huc a regretté que le processus prenne autant de temps : «nous nous sommes investis et malgré cela il y a du retard. Il faut accélérer le lancement du projet de territoire pour permettre son développement économique». Le préfet du Tarn a répondu que tout le monde était conscient dès le départ «que ce projet serait difficile à conduire et qu’il faudrait du temps pour un retour au dialogue.» Il a toutefois assuré sur ce point sont souhait de voir avancer les choses.
D. Monnery
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Zone vulnérable : le projet de zonage qui fâche
La proposition de zonage de l’administration régionale est pour le président de la Chambre d’agriculture un non-sens. «130 communes de plus seraient concernées. Il faut réajuster ce zonage. Nous ne voulons pas que des éleveurs soient contrains à des dépenses pour des investissements qui ne soient pas justifiés et qui ne soient pas productifs.»
Philippe Jougla, président de la FDSEA a fait remarquer que le monde agricole savait faire des efforts : la preuve c’est le projet de déclassement de communes sur la vallée du Cérou avec des gros efforts des agriculteurs du secteur. «Mais le projet de zonage ajoute plus de 100 communes sans justification avec des obligation de mise aux normes que nous ne savons pas faire en l’état actuel des choses. Ce serait tout simplement envoyer l’élevage dans le mur sur ces secteurs.» Le préfet a dit suivre de près la situation en lien avec l’échelon régional.