Covid-19 : la Chambre d’agriculture veille sur la santé de la profession
Dans un contexte sanitaire compliqué, la session Chambre d’agriculture s’est réunie mardi 24 novembre, à huis clos. A l’ordre du jour : le plan de relance et la présentation des projets du Codev Ségala.
Une fois n’est pas coutume, la session de la Chambre d’agriculture du mardi 24 novembre s’est tenue à huis clos, en raison du contexte sanitaire. Seule la préfète, Catherine Ferrier, les services de l’État (François Cazottes, directeur de la DDT ; Luce Vidal-Rozoy, directrice de la DDCSPP) et le vice-président du Département chargé de l’agriculture, Didier Houlès, ont pu assister aux débats. Une partie des élus Chambre s’est également connectée à la séance à distance, en visioconférence.
Pour illustrer cette adaptation au contexte, le président Jean-Claude Huc a rappelé que «la Chambre d’agriculture poursuit son activité au service des agriculteurs et des partenaires. Nous privilégions les actions en visio ou audioconférence lorsque cela est possible, et nous adaptons les actions en présentiel au contexte sanitaire. La cellule de crise hebdomadaire a été réactivée, avec la DDT, la DDCSPP et les OPA.»
Malgré tout, la conjoncture demeure problématique dans plusieurs domaines. «L’impact économique de la crise sanitaire est bien sûr majeur, malgré la reprise de l’activité de cet été, constate Jean-Claude Huc. Pour ce qui est de la consommation alimentaire, l’impact est moindre que pour la consommation des autres biens. Cependant, la fermeture de la restauration hors domicile et l’interdiction des rassemblements festifs impactent fortement certaines filières : la filière viticole, déjà fragilisée, ainsi que les filières des palmipèdes gras et des produits festifs.»
La filière viande est aussi impactée par plusieurs facteurs, dont certains structurels. «La vente des veaux est difficile depuis plusieurs mois, le prix des broutards est au plus bas. Malgré les soutiens, l’équilibre économique est difficile à trouver et la question de la pérennité de ces systèmes de production se pose », relève le président de la Chambre d’agriculture.
Autre préoccupation : l’évolution de l’influenza aviaire. Depuis le 17 novembre, le gouvernement a placé l'ensemble du territoire national en niveau de risque élevé. «Les éleveurs de volailles sont tenus d'enfermer leurs animaux ou de les protéger avec des filets, rappelle Jean-Claude Huc. La France perd son statut de pays indemne, ce qui va se traduire par un certain nombre de fermetures de marchés, total ou partiel avec des durées variables selon des pays.»
Actualités tarnaises
Compte tenu des conditions climatiques de mai 2020, un dossier calamité a été déposé. «Le Comité national de gestion des risques agricoles réuni le 12 novembre a retenu 45 communes, alors que le dossier en comptait 168, déplore Jean-Claude Huc. Le montant d’indemnisation est évalué à 40 000 €. Plusieurs exploitations fortement touchées ne seraient donc pas prises en compte. Nous sommes en train d’expertiser les recours possibles sur ce dossier.» Le dossier de demande de dégrèvement de TFNB suite à la sécheresse estivale est en cours de finalisation. «Au-delà des incidents et des évolutions climatiques, le Tarn se situe dans une zone géographique dont le contexte pédo-climatique ne permet pas des résultats techniques et économiques satisfaisants. Il nous faut faire reconnaître cette situation», déclare Jean-Claude Huc en lorgnant vers la future Pac.
D. Monnery