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Bioréacteur : Trifyl innove pour valoriser les déchets résiduels

Le bioréacteur de Trifyl vient d’être reconnu comme procédé de traitement. Retour sur les principes de fonctionnement.

C'est bien de collecter les déchets, mais c'est encore mieux de pouvoir les valoriser. Le pôle des énergies renouvelables de Trifyl, à Labessière-Candeil, est assez innovant sur le sujet. Il équipé d'un bioréacteur, un système qui permet de stocker et de valoriser les déchets résiduels en simultané. C'est ce que vient de reconnaître, en tout cas, l'Etat pour l'équipement en place dans le Tarn, dans un décret du 24 novembre dernier (n° 2009-1441). L'inauguration de ce pôle, le samedi 28 novembre, a été l'occasion de faire un point complet sur le fonctionnement de ce bioréacteur.

Le principe est simple et repose, comme le souligne le concepteur du site M. Chassagnac, «sur l'application de règles de bon sens». Les déchets ménagers, sur lesquels le tri à la maison a été réalisé, sont en fait placés dans des cellules étanches afin d'en accélérer la dégradation. Ce processus va permettre de changer rapidement l'état du déchet et de le rendre inerte deux fois plus vite qu'en milieu aérobie. Le biogaz produit lors de la stabilisation du déchet peut alors être valorisé en énergie.

Actuellement, trois voies de valorisation du biogaz sont à l'étude chez Trifyl :
- l'électricité. L'association Solagro travaille actuellement sur l'installation d'un moteur à gaz sur le site de Trifyl à Labessière-Candeil. L'électricité produite sera rachetée par EDF à un tarif fixé par l'Etat. Il devrait être opérationnel d'ici à la fin 2010 ;
- la chaleur. La chaleur produite par les moteurs peut être récupérée et une partie sera utilisée, dans un premier temps, pour chauffer le siège de Trifyl. L'autre partie de la chaleur produite reste potentiellement exploitable (chauffage de serre, déshydratation de céréales...) mais à ce jour pas de porteur de projet déclaré ;
- les biocarburants. Deux types de biocarburants sont aujourd'hui obtenus à partir de de différents niveaux d'épuration du biogaz : le bio GNV et l'hydrogène. Des moteurs sont déjà opérationnels pour ces deux combustibles mais les expérimentations doivent se développer pour espérer se faire reconnaître des pouvoirs publics. Plusieurs essais seront menés sur le site de Labessière-Candeil ;
- le méthane. L'épuration complète du biogaz aboutie à la production de méthane, le gaz naturel utilisé dans les réseaux collectifs. L'Afsset a d'ailleurs récemment estimé qu'il n'y avait pas de risque sanitaire pour l'injection de ce gaz «renouvelable» sur le réseau de gaz naturel. Un avis favorable qui devrait faire avancer cette valorisation qui reste encore coûteuse.

Un fonctionnement rodé

Rien n'est laissé au hasard dans le fonctionnement du bioréacteur. L'étanchéité de la cellule vis à vis du sol est assurée par plusieurs couches de géotextiles et géomembrane (cf. schéma). Le même principe est reproduit entre la cellule et l'air. Mais cette fois, géotextiles et géomembrane sont recouverts d'argile, de terre végétale et de végétalisation afin d'atténuer au maximum les nuisances olfactives.

Des drains récupèrent les eaux de pluie qui tombent sur la zone d'exploitation et s'infiltrent à travers les déchets. Ce sont les lixiviats. Ces effluents liquides sont récupérés et réutilisés en grande partie pour humidifier les déchets. Cela favorise alors le développement bactérien, la fermentation anaérobie et donc la stabilisation des déchets. La production de biogaz étant accélérée, le gisement devient une véritable source énergétique. La boucle est bouclée.

Pour Jean-Marc Pastor, président de Trifyl, et M. Chassagnac, il n'y a pour l'instant que du positif. «Le site est géologiquement très favorable, ce qui a bien facilité la mise en place du bioréacteur. Nous avons une performance environnementale excellente avec un confinement complet des déchets et une dégradation rapide qui permet de ne pas utiliser trop de place. Et pour ne rien gâcher, c'est un équipement dont le coût reste bien inférieur à la plupart des autres process de valorisation énergétique. Les coûts des services à la population peut ainsi être maîtrisé. Le développement durable dont tout le monde parle, nous le pratiquons vraiment !»

Essais sur le NH2 de New Holland
Les expérimentations autour de la valorisation de l'hydrogène sont menées par l'entreprise N-GHY, basée à Albi. Deux véhicules électriques équipés de piles à combustible (alimentées à l'hydrogène) seront à l'essai sur le site de Trifyl à Labessière-Candeil. C'est aussi là que le tracteur NH2 de New Holland, sera testé. Cette machine a reçu une médaille d'or aux «Sima innovation awards» 2009 pour son concept "écolo" fonctionnant avec deux moteurs électriques et des piles à combustible alimentées en hydrogène.

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