Audace, bon sens, maîtrise des risques et de son projet : les clés pour entreprendre
Première édition réussie pour la journée «3,2,1… Entreprenez» organisée par la Chambre d’agriculture ce vendredi 10 février à Albi. Retour sur les échanges avec deux chefs d'entreprise et les ateliers de la journée.
La journée «3,2,1… Entreprenez» a attiré plus d’une cinquantaine d’exploitants agricoles, vendredi dernier à Albi, à laquelle s’étaient joints de nombreux conseillers de la Chambre d’agriculture. Une organisation millimétrée (et chronométrée !) qui faisait écho aux conseils et aux analyses des différentes intervenants qui se sont succédés au cours de cette journée.
Jean-Claude Huc, président de la Chambre d’agriculture a rappelé le caractère innovant de cette journée : «C'est une thématique nouvelle qu'a voulu aborder l'équipe des conseillers en stratégie d'entreprise de la Chambre d'agriculture. Cette journée est innovante car elle va au delà du conseil technique ou de l'accompagnement réglementaire», explique-t-il. «Réfléchir à sa stratégie d'entreprise permettra de dépasser ce contexte économique particulièrement difficile aujourd'hui», ajoutait-il. La matinée était dédiée à des interventions, à des témoignages et des travaux de groupe, réalisés en commun. Loïc Steffan, professeur agrégé d'économie et de gestion à l'institut universitaire Jean-François Champollion à Albi a débuté cette journée en exposant sa vision d’une agriculture d’avenir «capable d’utiliser les nouvelles techniques, mais surtout, avant tout, de penser à bien calculer ses marges, de s’adapter rapidement aux évolutions du marché». Pour cet universitaire passionné par le monde agricole et celui de l’entreprise, une autre des qualités d’un chef d’exploitation, c’est celle d’être capable «d’être curieux, d’aller voir ailleurs, dans d’autres secteurs d’activités» pour en retirer le meilleur, voir ce qui peut s’adapter à son propre projet «et rencontrer des personnes totalement extérieures à son cercle habituel de connaissances» pour se nourrir de ces ren- contres et en tirer profit. Car c’est bien de cela qu’il s’agit, pouvoir vivre de son métier, «identifier dans la gestion de son temps et de ses activités, ce qui me fait gagner de l’argent». Comme Loïc Steffan l’a fait remarquer dès le début de son intervention, dans le monde actuel, c’est la loi de la puissance qui est en œuvre dans tous les domaines, celui de l’agriculture n’y échappant pas. Mais qu’est-ce que cette loi de puissance, sur laquelle les scientifiques, économistes, sociologues, spécialistes de la finance, travaillent depuis longtemps ? Il s’agit d’une relation mathématique entre deux quantités. Petite définition : si une quantité est la fréquence d'un événement et l'autre est la taille d'un événement, alors la relation est une distribution de la loi de puissance si les fréquences diminuent très lentement lorsque la taille de l'événement augmente. Un peu abstrait mais facilement vérifiable à partir d’exemples concrets ! Au final, malgré la conjoncture morose pour l’agriculture, ce qu’il faut retenir, pour lui, c’est que notre planète a besoin des agriculteurs pour nourrir la population : «L'enjeu de demain... c'est vous !»
A. Renault
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