Au nom de la Terre, vu du Tarn
Lors de l'avant-première du 28 août à Albi, le réalisateur a affirmé avoir construit un film "coup de poing". Édouard Bergeon raconte la douloureuse histoire vécue par son père agriculteur.
Dans ce long-métrage, Guillaume Canet campe un personnage qui reprend la ferme familiale en 1979 avec sa fiancée. Malgré les investissements, le progrès et le travail, l’embellie n’a pas lieu. Le spectateur, immergé par la narration et l’image, accompagne la famille dans une spirale infernale. Si vous ne l'avez pas encore vue, voici la bande-annonce. Pour enrichir votre approche, nous avons recueillis des témoignages en sortie de salle et analysé brièvement le film.
Ce qu’en ont pensé les spectateurs
«Près de chez nous, il y a des agriculteurs qui ont des soucis et d’autres qui n’en ont pas. Le film le montre bien et le traitement est assez juste», a estimé Michèle, venue de Saint Antonin de Lacalm.
Ruben, qui l’accompagnait a salué la prestation de Rufus (le grand-père) : «L’ancien est vraiment proche de la réalité. Il est impitoyable, cassant et n’aide pas son fils. On constate souvent ces comportements dans les conflits de générations. Si ce film est un succès en salles, ce sera un signal de soutien aux agriculteurs. Surtout dans le contexte actuel où les changements de société oublient l’humain et accroissent la détresse.»
On comptait aussi une famille d’agriculteurs dans la salle lors de l’avant-première. Chaleureusement remerciée pour le prêt du tracteur qui décorait le hall, son avis éclaire sur la façon d’appréhender l’œuvre pour les agriculteurs. «C’est un film très touchant. Il faut vraiment le recommander à ceux qui ne sont pas dans le métier. Même s’il n’aborde pas les demandes sociétales actuelles et la détresse qu’elles peuvent nous causer, les spectateurs vont comprendre l’évolution de l’agriculture et les difficultés auxquelles il a fallu faire face. Guillaume Canet incarne très bien le rôle. Nous comprenons aisément qu’il soit encore bouleversé par ce film.»
Une oeuvre saisissante
S’il convient de recommander le film aux citoyens et amis qui n’ont pas conscience des difficultés du métier, prudence. Dans le cas où l'on fait partie du milieu agricole et en période difficile ou bien que l’on a connu des drames du métier, il faudra a minima voir le film à plusieurs… pour pouvoir en discuter. Si vous allez rarement au cinéma, revenez-y vite pour un film plus joyeux. Parce qu’il est tiré d’une histoire vraie, les moments de joie n’équilibrent pas la vague de désarroi que produit ce long-métrage. Émouvant, intense, dur et bouleversant ; le film est néanmoins maîtrisé et efficace.
F. Roussel