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Jeune installé
Au Gaec de la Fontanarié, l’élevage pour héritage

Clément Roudez grandit à la Fontanarié, à proximité de la ferme familiale. Comme l'élevage laitier ne recèle aucun secret pour lui, il a rejoint le Gaec depuis le 1er janvier 2023.

© S. Chemla Sagnes

Après une seconde générale, Clément Roudez réalise vite qu’il préfère suivre le chemin familial. «Depuis tout petit, je travaille avec mes parents. J’ai travaillé quelques heures à droite et à gauche notamment pour un entrepreneur du coin en tant que chauffeur de remorque pour des chantiers d’ensilage. J’aurais pu devenir entrepreneur de moissons mais cela ne m’a pas emballé. Avec le recul je me dis que je préfère travailler à mon rythme, c’est plus satisfaisant». 
Il décroche un bac professionnel conduite et gestion de l’entreprise agricole (CGEA) à Fonlabour, puis pour compléter sa formation, il obtient un BTS analyse, conduite et stratégie de l’entreprise agricole (ACSE).

Une PME familiale 

«J’ai travaillé trois ans en tant qu’aidant familial pour tester si le travail en famille fonctionnerait» explique le jeune homme. Le test s’avère concluant, il décide donc de s’installer en janvier 2023 au sein de l’exploitation familiale à Puygouzon. Il faut dire que l’organisation de cette PME familiale est bien rodée. Chaque matin vers 8 h, après la traite, les parents, Nadine et Thierry et les frères, Damien et Clément se retrouvent autour d’un petit déjeuner, un moment de partage mais aussi et surtout une réunion indispensable pour se répartir les travaux de la journée. «Chacun de nous sait tout faire. D’habitude, je m’occupe des rations le matin mais cela peut changer. Il n’y a pas de routine, on décide au jour le jour» explique Clément Roudez. La communication constitue la pièce maîtresse de cette organisation bien huilée. «Il faut bien s’entendre», reconnaît le principal intéressé. D’ailleurs, les grands-parents ne sont jamais loin. Retraités depuis plusieurs années, ils viennent pourtant régulièrement donner un coup de main à la ferme. 
L’avantage de travailler à quatre, c’est aussi que l’on n’est jamais tout à fait seul, «excepté sur le tracteur» confie l’éleveur et que l’on peut s’absenter le temps d’une soirée ou d’un week-end.

Les copains d’abord 

Quand il ne s’affaire pas à l’exploitation, l’agriculteur aime passer du temps avec ses copains, pour la plupart provenant de ses années d’études. «Avec les copains du bac pro, nous avions monté une équipe de foot à Puygouzon. Mais on a arrêté car les dimanches, on préférait aller ailleurs que sur le terrain de foot. En revanche, on s’organise souvent des soirées cinéma ou resto à Albi, histoire de sortir de la routine». 
Avoir le même rythme, connaître les mêmes pics d’activité, cela resserre également les liens. «Quand je prends des vacances, je pars avec mes copains paysans, comme moi, jamais avant la fin août ou lorsque c’est plus calme en janvier ou février», explique Clément Roudez. Sa destination favorite : la montagne en hiver. L’été, il privilégie la Méditerranée, Narbonne, Valras ou le Cap d’Agde, des destinations proches et ensoleillées. S’il s’éloigne géographiquement de l'exploitation, le métier ne le quitte jamais vraiment. «Quand on part en vacances entre copains, il arrive que nous allions visiter la ferme d’à côté, par simple curiosité, histoire de voir ce qui s’y passe», raconte-t-il.

Libre et entouré du vivant 

Ce qu’il apprécie dans son métier, c’est le contact permanent avec le vivant, les 180 vaches  que compte le troupeau. «J’aime être en permanence dehors, dans les champs, travailler le sol. C’est une véritable liberté !». En revanche, il reconnaît que la charge de travail peut en rebuter certains. «Il faut avoir envie de travailler, être investi sinon cela ne marche pas. On doit traire le matin pendant deux heures, recommencer le soir, être rigoureux sur les horaires, pâturer, pailler etc», précise-t-il. 
S’il se souvient du soutien d’une partie de la population pendant les manifestations agraires, il déplore une méconnaissance du métier. «Parfois, on est pointés du doigt à tort et à travers, sur le sujet des pesticides ou encore de la maltraitance animale. Pour ne citer qu’un exemple, les produits phytosanitaires, aujourd’hui cela ne représente que 0,2 ou 0,3 litre par hectare !». 
Selon l’éleveur, se lancer aujourd’hui dans le métier en partant d’une page blanche est quasiment impossible. «Il faut acheter trop de matériel et les prix ont beaucoup augmenté», affirme-t-il. «Nous limitons nos investissements. Nous avons acheté le matériel de fenaison, cela nous permet de travailler dès qu’il y a deux jours de beau temps, en toute indépendance. En revanche, on fait appel au Cuma pour le reste, on va par exemple louer un tracteur pour les semis de blé», ajoute-t-il.  
L’avenir, il l’envisage à l’exploitation à condition que les prix du lait et des intrants se maintiennent et qu’il ne faille pas effectuer des investissements trop lourds. Pour diversifier ses revenus, la famille a investi dans les panneaux solaires. «Nous avons deux stations, cela génère pas loin d’un revenu annuel. Si on installe une autre station, cela pourra générer un revenu supplémentaire, bien utile lorsque mes parents partiront à la retraite d’ici une dizaine d’années», conclut Clément Roudez.

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