Adaptation au climat : valoriser l'énergie locale par la plaquette bois
Éleveur de 260 brebis viande à Saint-Pierre de Trivisy, Serge Viala utilise ses forêts et ses haies pour se chauffer. Il a choisi une chaudière à plaquettes et a gagné en confort au quotidien. Témoignage.
Les arbres de nos massifs et de nos plaines valorisent assez bien les augmentations de CO2 dans l’air. Cet avantage se heurte cependant au risque d’un réchauffement trop rapide par rapport à la capacité d’adaptation des essences. Malgré cela, l’énergie issue du bois nous entoure et Serge Viala l’a toujours gardé à l’esprit. «Je m’étais penché sur le sujet depuis plusieurs années. J’ai toujours pensé que valoriser les branches issues de ma ferme et de mes arbres est bien plus logique que de faire venir du fioul en camion», explique d’emblée l’agriculteur.
À force de discussions et de réflexion, il a opté pour une Guntamatic dont la concession locale pour la région Occitanie Nord (société E.C.O) se situe à Dénat. L’objectif premier était d’améliorer son installation de chauffage. «La deuxième maison est occupée de temps à autre par mes parents. Elle était chauffée au fioul. Pour mon domicile, j’étais chauffé avec une chaudière à bûches mais il fallait parfois sortir dans le froid, le soir ou le matin pour en remettre» se rappelle Serge Viala sans aucune nostalgie.
DAVANTAGE DE CONFORT QU’AVEC LES BÛCHES
Désormais, sa chaudière Powerchip 50 kW gère automatiquement le chauffage des habitations et l’eau chaude sanitaire selon les instructions reçues. Les circuits de chaque maison utilisent la chaleur du cumulus de 1500 litres qui est connecté à la chaudière. «J’ai creusé la tranchée pour relier l’autre maison à la mini-pelle en suivant les indications de l’installateur, Cédric Latreille de LC Therm.» L’investissement a été aidé à près de 50 % par plusieurs organismes et collectivités. Avec environ 16 000 € de reste à charge, l’agriculteur estime que le jeu en valait la chandelle, autant pour le gain de confort au quotidien que pour la valorisation de la biomasse locale. «Toutes les essences passent. Feuillus, résineux, il n’y a aucun souci, précise Serge Viala. Il faut juste s’assurer de sécher le bois vert pendant 3 mois. Le bois mort y passe aussi, comme il est plus poussiéreux, ça fait juste un peu plus de cendres.»
UN PRESTATAIRE POUR BROYER LE BOIS
Pour obtenir les plaquettes, il s’est d’abord équipé d’une déchiqueteuse portée. «Elle broie des branches de 10 cm de diamètre maximum. J’ai vite compris que cela me prendrait du temps de faire l’ensemble des plaquettes moi-même alors j’ai fait appel au camion-broyeur de l’entreprise Chayrigues.» L’agriculteur valorise ainsi les troncs qui sont trop tordus ou difficiles à fendre. Le débit est incomparable : «Il arrive à se placer là où un ensemble tracteur-broyeur ne pourrait pas se mettre et ça crache ! En 1h30, le camion me broie 75 m3 ! Auparavant, je lui fais un tas de troncs de diamètre 60 cm maximum et un tas de branches que lui rapproche avec le télescopique. La goulotte crée le tas directement dans le gros silo.»
DES ÉCONOMIES À LA CLÉ
Depuis l’installation de la chaudière à l’automne 2018, la facture annuelle de broyage approche les 550 €. Ce montant est nettement inférieur à la facture de fioul de la deuxième maison et à la facture d’électricité des anciens chauffe-eaux. La maintenance annuelle consiste à un ramonage du conduit de cheminée. «Il a fallu mettre une partie de conduit à l’horizontale et je prends soin de bien la nettoyer chaque année», précise Serge Viala. La vidange du bac de cendres est aisée. À ce jour, il n’a pas eu besoin de faire appel au service après-vente. L’utilisateur sait qu’il serait rapidement dépanné et a pu déjà remarquer la capacité de la chaudière à augmenter rapidement sa puissance lors des épisodes de grand froid.
F. Roussel