5 Cuma tarnaises montent un projet photovoltaïque pour diminuer les charges de mécanisation
Le Paysan Tarnais a réalisé un dossier complet sur la production d'énergie photovoltaïque dans son édition du 17 septembre. Extrait.
La Cuma de Saint-Antonin de Lacalm, la Cuma du Ruisseau d'Agros, la Cuma drainage, la Cuma des deux Monts et la Cuma du pays d'Agoût ont créé la SAS "Les 5 soleils". Le Paysan Tarnais a rencontré Mathieu Gasc, éleveur de brebis laitières à Saint Antonin de Lacalm et représentant de la Cuma de Saint Antonin au sein de la SAS.
- Quelles sont les motivations qui ont guidé vos Cuma vers le photovoltaïque ?
Mathieu Gasc : Je pense que la première raison qui a poussé les Cuma à aller vers le photovoltaïque reste environnementale. Les nouvelles technologies comme les panneaux photovoltaïques permettent de valoriser nos surfaces de toitures tout en contribuant au respect de l'environnement. Nous ne cachons pas que l'intérêt financier est là aussi : les Cuma qui se lancent dans le projet comptent bien pouvoir soulager leurs trésoreries et alléger notamment les charges hangar. Nous sommes bien dans l'objectif de la Cuma de diminuer les charges de mécanisation pour maintenir la compétitivité des exploitations agricoles. Des projets photovoltaïques naissent un peu partout en France dans les Cuma. Dans le département, nous nous penchons sur le sujet depuis presqu'un an : les premières réunions de sensibilisation, organisées par la fédération départementale, se sont déroulées en novembre.
- Pour ce projet, vous êtes donc cinq Cuma rassemblées dans une SAS ?
M. G. : Oui. Les Cuma restent propriétaires des hangars, qui ont été "divisés" en isolant le lot toiture mis à disposition de la société par actions simplifiée (SAS) dans le cadre d'un bail emphytéotique. La SAS "Les cinq soleils" loue donc les toitures des hangars aux Cuma. Cette forme juridique permettait de nous rapprocher au maximum de notre fonctionnement de Cuma. Nous avons un bureau, un conseil d'administration, etc. Nous avons été très attentifs à la rédaction des statuts afin de rassurer les adhérents de chaque Cuma derrière. Aucune personne physique n'apparaît par exemple comme sociétaire : ce sont les Cuma qui sont membres de la SAS. Aucune mise de fonds n'est demandée aux adhérents, s'il y a des investissements à réaliser, ils seront faits sur les fonds propres de chaque Cuma.
- Où en êtes-vous dans l'avancement du projet ?
M. G. : Les études de faisabilité ont validé la productivité de nos toitures de hangar. Nous devrions avoir très prochainement l'accord d'ERDF pour le contrat d'achat. Nous avons procédé à un appel d'offres pour les entreprises et nous avons arrêté notre choix. Nous sommes heureusement très entourés pour ce projet. Solagro nous guide dans toute cette partie technique. La FDCuma réalise tout l'accompagnement administratif. De notre côté, c'est pour l'instant pas mal de temps et de réunions. Mais quand tout sera en place, ça devrait rouler tout seul et nous demander moins d'énergie !
- Quand pensez-vous que les panneaux devraient entrer en fonctionnement ?
M. G. : Idéalement début 2010. Mais toutes les démarches sont très longues, même s'il faut reconnaître que les choses ont beaucoup évolué depuis quelques mois autour du photovoltaïque. Et encore, nous sommes tous partis sur des installations de moins de 36 kW pour que ce soit plus simple ! Tout reste à négocier avec les banques et c'est quand même un point vraiment stratégique. ERDF doit aussi nous dire si tout va coller pour les transformateurs, la capacité des réseaux actuels, etc. Et cela pour chacune des Cuma... Bref, pas mal de facteurs peuvent encore retarder la mise en route des panneaux. Mais nous espérons bien sûr que cela se fasse le plus vite possible !