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3 septembre : une grande mobilisation agricole, des annonces peu convaincantes

1 733 tracteurs sont venus de toute la France pour bloquer Paris ce jeudi 3 septembre. Premier retour sur cette grande mobilisation et les annonces faites par le Premier ministre.

 

Dès le matin, la manifestation des éleveurs s'est avéré être un succès. Ils sont venus de toute la France pour dénoncer la faillite de leurs filières et revendiquer leur droit de vivre décemment de leur travail, avec des prix rémunérateurs et en subissant moins de contraintes. Très remontés, ils n'ont pas laissé leur ferme et fait le déplacement vers Paris pour rentrer bredouilles ! Ce jeudi, les Parisiens ont laissé le champ libre aux éleveurs de bovins, de porcs et d'ovins venus de toute la France venus manifester en masse leur colère et leur détresse. Laisser le champ libre, c'est la façon, pour les Parisiens, de manifester leur sympathie auprès des producteurs de bovins et d'ovins venus défendre leurs revenus. « N'oublions pas que ce sont eux qui nous nourrissent », déclare un piéton venu assister à l'arrivée d'un des convois de tracteurs Porte de Vincennes. « Et puis il faut les soutenir car ce sont des hommes et des femmes courageux qui ont fait l'effort de venir manifester en laissant leur travail et leurs animaux », ajoute un ouvrier du bâtiment venu observer le convoi de tracteurs Porte de Vincennes. A 8 heures, on dénombrait 1 733 tracteurs venus de toute la France, certains avaient été transportés par camion sur une partie du trajet, et des centaines de cars transportant des agriculteurs venus manifester. D'autres producteurs ont accroché leur caravane à leur tracteur pour y dormir - certains avaient pris la route depuis 48 heures déjà. Pour Midi-Pyrénées, un bus avec une cinquantaine de manifestants à bord a pris la route le mercredi 2 au soir pour être le matin au centre de Paris. Une dizaine de Tarnais ont fait le déplacement.

Des kilomètres de convois

Porte de Vincennes, c'est à 10 h que sont arrivés les premiers tracteurs du convoi (A10) et (A6). Et comme il faisait plus de 5 kilomètres de long, le gros de la troupe était encore sur le périphérique à 11 heures. Ils ont tous pris la direction de la place de la Nation à moins d'un kilomètre où un rassemblement a été organisé. La mobilisation est un réel succès puisque le nombre de tracteurs est quasiment deux fois plus important qu'attendu, mais si l'ambiance était quelque peu festive, les éleveurs ne sont pas pour autant venus à Paris pour y faire la fête. Les messages des panneaux affichés à leurs tracteurs étaient clairs et donnaient le ton : «Plus de prix, moins de normes», «agriculture en détresse», «Qui sème la misère, récolte la colère». Très peu ciblaient le ministre de l'Agriculture, Stéphane Le Foll, ou le président de la République François Hollande, mais les éleveurs sont toutefois assez remontés contre le Gouvernement, et impatients de voir leurs revendications satisfaites. La première d'entre elles porte sur les prix, mais les demandes concernent aussi les normes, la réglementation et comme il y a urgence, une enveloppe d'aides Fac (Fonds d'allègement des charges) suffisante. Mais les aides ne sont pas la solution à leurs problèmes. En revanche, « la contractualisation est en une mais les abatteurs et les transformateurs n'en veulent pas », défend Jean Paul Thénot (FDSEA 63), lui aussi éleveur.

Les réponses du Premier ministre

Pour répondre à la crise agricole, le Premier ministre a annoncé le 3 septembre un certain nombre de mesures :

- En matière de trésorerie d'urgence, les crédits prévus par le plan de soutien de juillet sont doublés pour la prise en charge des intérêts d'emprunt, atteignant 100 MEUR, ils sont triplés pour l'allègement des cotisations sociales, s'élevant à 50 MEUR. Concernant l'investissement, une année blanche a en outre été obtenue pour reporter le total des annuités de 2015 à 2016. 50 MEUR sont consacrés aux baisses des cotisations sociales : la cotisation minimum maladie passera ainsi de 833 EUR à 457 EUR.

- Sur la simplification des normes, aucune mesure nationale allant au-delà des obligations communautaires ne sera prise pendant six mois. Une nouvelle méthode d'élaboration des mesures doit être définie pour associer plus en amont les professionnels agricoles et favoriser une plus grande cohérence dans la réglementation.

- D'un point de vue plus structurel, la modernisation des filières d'élevage bénéficie d'un soutien renforcé, avec une hausse des crédits du ministère de l'Agriculture à hauteur de 30 MEUR par an sur trois ans. Les Régions et la programmation communautaire contribueront aussi, à hauteur de 30 MEUR chacun, au total des aides publiques pour les investissements subventionnés dans les exploitations. Ces dernières s'élèveront ainsi à 350 MEUR par an sur trois ans. La modernisation des outils d'abattage-découpe passent de 20 à 50 MEUR. D'autres mesures sont également prévues par le Gouvernement : non remboursement de la DJA pour non atteinte du revenu prévu en 2014 ou 2015, réflexion sur la fiscalité, relance de la méthanisation, favoriser le développement du bioéthanol dans les carburants, mobilisation de fonds de la BPI entre autres.




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