Technologie
Un capteur connecté en test avec Caste Aliment
L’entreprise de Mirandol mène un projet pilote avec l’entreprise Nanolike chez un éleveur de poules pondeuses à Villemur-sur-Tarn. Un mystérieux outil a été fixé sur les pieds des silos.
L’entreprise de Mirandol mène un projet pilote avec l’entreprise Nanolike chez un éleveur de poules pondeuses à Villemur-sur-Tarn. Un mystérieux outil a été fixé sur les pieds des silos.
Un an après son installation, Samuel Whitfield de L’EARL de Gavotte, reste attentif aux outils qui peuvent améliorer le travail sur son bâtiment de 30 000 poules pondeuses plein air. Il a, par exemple, rapidement investi dans un robot palettiseur qui fait gagner «30 minutes tous les matins». Désormais, il n’est plus nécessaire d’arrêter la table de tri et de produire des gestes contraignants et répétitifs pour grouper les milliers d’œufs produits. Quand Caste Aliment lui a proposé d’expérimenter le capteur et l’application Nanolike, l’éleveur a naturellement accepté.
Consulter le niveau sans être au bâtiment
L’installation âgée d’un an ne manque pas d’automatismes et de capteurs pour suivre la vie des poules. Il n’y avait pas de frein pour devenir une ferme pilote pour son fournisseur d’aliment. Les aspects positifs de ce système non-intrusif ont rapidement été identifiés. «Mes silos sont équipés de pesons qui donnent une information sur le niveau de stock, explique Samuel Whitfield. Mais avec le capteur Nanolike et son application, je peux programmer une livraison très facilement.» Cette caractéristique du système est appréciée car tout fonctionne à distance. Ce qui accélère le processus de commande-livraison. Un avantage au vu du coût «en performance technique qu’un retard de remplissage peut avoir même s’il n’est que d’une demi-journée», souligne Virginie Rouillon chef du marché Volailles chez Caste.
Une accélération bienvenue
Au quotidien, ce sont des inquiétudes en moins pour l’éleveur de poules grâce à l’application qu’il juge «facile à prendre en main.» Grâce à des mails automatiques, l’utilisateur de l’application et son fournisseur d’aliment reçoivent la confirmation de la commande. Gwenaël Rossignol, responsable Process chez Caste, apprécie ce fonctionnement qui fait gagner du temps à tout le monde. «Nous recevons tous les jours 60 à 70 commandes par mail ou par téléphone avec parfois des imprécisions quand le réseau téléphonique de l’éleveur est mauvais. Ce n’est pas le cas avec les instructions du système Nanolike qui sont retranscrites facilement sur notre outil de gestion de commande», explique Gwenaël Rossignol.
Main dans la main avec l'éleveur
L’optimisation accrue des tournées et des volumes chargés est en ligne de mire ; la constitution d’un camion complet de 28 tonnes est plus facile avec l’outil testé. Gwenaël Rossignol peut également avoir accès aux données relevées par les capteurs et conseiller l’éleveur. «Nous sommes dans une logique de partenariat plutôt que de client. Sur les élevages sensibles comme les poules pondeuses, il ne faut pas accumuler de retards car elles ne doivent pas manquer de nourriture, rappelle le technicien. Grâce à l’application, si jamais on voit un décalage du rythme de commandes et un silo qui se vide trop, on intervient.»
La période de test se poursuit pour l’entreprise Caste même si des enseignements rapides sont déjà apparus. On retiendra en premier lieu, une plus grande tranquillité pour l’éleveur dans la gestion de son approvisionnement. Les autres aspects importants de la production peuvent être davantage suivis et l’organisation du travail optimisée.
3 questions à… Jean-Jacques Bois, directeur de Nanolike
L’entreprise Nanolike, basée à Labège, propose ce service dans d’autres métiers mais il présente un fort intérêt en agriculture. La solution n’altère pas le silo par des perçages de la paroi. Le capteur posé sur le pied du silo fait des mesures toutes les heures.
Il est relié à un émetteur Sigfox qui les transmet à un serveur. C’est la déformation micrométrique du pied en fonction de la charge qui produit l’information sur le niveau de remplissage.
> Est-ce un outil facile à paramétrer ?
Le système nécessite une calibration initiale avec le silo vide puis rempli à 100 %. Pendant les premiers mois de mesures, un algorithme et l’intelligence artificielle affinent la première calibration car les matériaux n’ont pas la même dilatation en hiver qu’en été. L’éleveur n’a pas à se soucier de la partie capteur. Il doit juste installer l’application sur son smartphone et s’identifier.
> Quelle est la durée de vie du capteur et son besoin en maintenance ?
Ils sont conçus à Labège (31) et assemblés en France. Chaque capteur est testé avant expédition avec un cycle de stress mécanique et un passage dans une enceinte climatique (froid, chaud, humidité). En fonctionnement normal, la pile de l’émetteur tiendra au moins cinq ans et peut atteindre 10 ans. L’utilisateur n’a pas de maintenance à réaliser.
Il y a un vrai support dans nos locaux où quatre ingénieurs (physique, métrologie et mathématique) peuvent vérifier le fonctionnement à distance. Ils ont déjà repéré un épais colmatage chez un client à la suite de mesures anormales.