Suspension des blocages mais les opérateurs de la filière sous surveillance !
Depuis dimanche, les producteurs de viande bovine, à l'appel de la FNB, bloquaient de nouveau une quinzaine d'abattoirs, dont un à Castres, pour dénoncer les pratiques de l'aval de la filière en matière de prix. La réunion du 17 juin a été positive, les barrages sont levés, mais les éleveurs restent vigilants.
Ils avaient prévenu, il y a tout juste un mois en quittant l'entrée de l'abattoir Bigard à Castres, que si la situation ne bougeaient pas, ils reviendraient. Les éleveurs bovins ont tenu parole. Ils bloquent de nouveau depuis dimanche, une quinzaine d'abattoirs en France, dont celui du Tarn. Le message était clair : ils ne lèveraient pas le blocage des sites avant la tenue de la table-ronde prévue le 17 juin après-midi au Ministère de l'Agriculture. «Notre action vise à obtenir un engagement de tous les acteurs de l'aval de la filière : celui d'agir sans délai pour restaurer les prix payés aux producteurs» expliquait un éleveur du Tarn, dimanche soir à Castres. Les prix sont inférieurs en moyenne de 60 cts par kg-carcasse au seuil indispensable pour assurer la rémunération des éleveurs et permettre d'investir et de moderniser les exploitations. Cette situation résulte d'un déséquilibre du rapport de force au sein de la filière qui conduit à ce que l'éleveur soit toujours la variable d'ajustement. C'est le message que font passer les éleveurs sur les points de blocage et dans les médias.
La filière veut s'inscrire durablement dans une logique de croissance et de valorisation des produits, et non dans la spirale récessive et mortifère actuelle. Le 17 juin, la réunion au ministère de l'Agriculture a réuni une quarantaine de membres de la filière viande bovine. Le président de la Fédération nationale bovine (FNB) Jean-Pierre Fleury a annoncé que les transformateurs, suivis par les distributeurs s'étaient engagés à revaloriser les prix payés aux producteurs de 5 centimes le kilo de carcasse, dès le lendemain, et à réitérer ces hausses chaque semaine jusqu'à ce que les cours atteignent les coûts de production (4,5 euros le kilo de carcasse en moyenne, selon la FNB). Plus tard dans la soirée, la FNB a annoncé la suspension du blocage des abattoirs, entamé dimanche. «C'est une suspension des blocages avec mise sous surveillance des opérateurs de la filière, grande distribution et industriels, pour vérifier le respect des engagement», a commenté Jean-Pierre Fleury.
Stéphane Le Foll a également annoncé la création, d'ici l'été, d'une «plateforme export», un partenariat public-privé à but commercial, pour soutenir l'export de viande française (elle sera ouverte au porc et à la volaille) sous marque commune. «Un lieu en dehors de l'interprofession, à vocation uniquement commerciale», a expliqué Jean-Pierre Fleury, président de la Fédération nationale bovine (FNB), une «machine de guerre où se retrouveront les exportateurs» et qui doit profiter aux PME/PMI. L'interprofession bétail et viande (Interbev) va travailler à encadrer les promotions, et à mettre en place un indicateur des cours du steak haché, le produit par lequel les prix de la viande bovine subissent les plus fortes baisses. «Aujourd'hui c'est le steak haché qui sert à faire le prix», explique Jean-Pierre Fleury, pour qui cet indicateur doit permettre de «stopper la guerre sur le haché, pour libérer le marché du piécé».
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