Scea Les Buis : la vente directe des agneaux en complément
Associée avec son fils depuis 2013 au sein de la SCEA Le Buis, Chantal Poussines a développé la vente directe pour apporter plus de valeur ajoutée et préparer son départ à la retraite.
Depuis sa création le 1er janvier 1980, l’élevage ovin viande de Chantal Poussines, au lieu-dit la Chabbertié à Roquecourbe, a bien évolué. Les quarante brebis initiales sur une SAU de 31 ha ont ouvert la voie à l’exploitation actuelle composée de 260 brebis Lacaune Ovitest (plus 20 agnelles) sur 75 ha SAU (25 ha de céréales et 50 ha de prairie). Après plusieurs étapes d’amélioration et d’agrandissement, la bergerie comporte désormais une aire paillée de 840 m2, ce qui offre une place confortable de 2,5 m2 par brebis. Ces bonnes conditions d’élevage permettent notamment de limiter les problèmes sanitaires.
Après avoir compté jusqu’à 420 brebis jusqu’en 2013, le troupeau diminue un peu chaque année dans l’optique d’une stabilisation à 200-250 brebis. Cette baisse est rendue économiquement possible par le développement de la vente directe depuis 2015, qui assure une meilleure valeur ajoutée. Elle marque aussi une certaine transition. Depuis 2013, Chantal s’est en effet associée avec son fils Vincent, pour créer la SCEA Les Buis. Une façon d’anticiper son départ prochain à la retraite et la transmission de son exploitation. Mécanicien agricole en poste chez un concessionnaire albigeois, Vincent s’occupe pour l’instant de la partie végétale de l’exploitation, tandis que Chantal s’occupe des animaux. Dans l’optique de la transmission, quelques travaux se profilent pour faciliter le travail à la bergerie ou encore rénover les clôtures.
Conduite en quatre lots
Chantal Poussines a fait le choix de conduire son élevage avec quatre lots d’agnelage de 60 à 100 brebis chacun. Des luttes courtes, de 30 jours, sont menées avec trois béliers Charolais et un Lacaune. Il faut pour cela être strict dans la gestion des lots. Chantal Poussines utilise des colliers de couleurs pour identifier toutes les brebis à problèmes et les réformes. Cette conduite en quatre lots lui permet d’avoir des agneaux tout au long de l’année, un impératif pour la vente directe. Cela permet également de ré-accélérer une partie du troupeau et d’avoir de petits lots de brebis à l’agnelage, plus faciles à surveiller.
La gestion stricte des lots de lutte, la surveillance et la place en bergerie à l’agnelage expliquent en grande partie les excellents résultats en termes de mortalité des agneaux (3%) ainsi que les très bons taux de mise bas (115%) et de prolificité (150%) de l’exploitation.
L’alimentation
Depuis 1995, l’éleveuse est passée au tout fourrage pour la nourriture du troupeau. “On a arrêté l’ensilage maïs car on était sur des terrains trop séchants”, souligne-t-elle. Des céréales (orge et blé), cultivées sur l’exploitation, complètent la ration avec des blocs de complément minéral. Les brebis sont rentrées entre trois semaines et un mois avant la fin de gestation. Elles sont alors nourries avec le meilleur fourrage de l’exploitation (seconde coupe de trèfle) et complémentées en céréales avec près de 300 g de d’orge.
La commercialisation
Tous les agneaux sont vendus au grossiste Pons-Chabbert. Depuis 2015 la SCEA a toutefois décidé de se diversifier dans la vente directe pour apporter plus de valeur ajoutée sur l’exploitation. Environ 80 agneaux et 25 brebis sont ainsi commercialisés chaque année, via le bouche à oreille. Après avoir été abattus chez Bigard à Castres, les animaux sont découpés à l’atelier de Laboutarié, puis écoulés en colis. “Les trois-quarts des clients viennent les chercher directement sur l’exploitation, ce qui limite les frais”, apprécie l’éleveuse. Elle confie s’être “prise au jeu” de la vente directe et apprécie le temps passé à confectionner les colis.
D. Monnery