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Riche journée sur les défis des élevages allaitants

La Chambre d’Agriculture du Tarn a accueilli une soixantaine d’éleveurs ainsi qu’une dizaine d’étudiants de Fonlabour pour la journée bovins viande du 28 novembre.

© Le Paysan Tarnais

La Maison de l’élevage, par la voix de François Orféo a ouvert la matinée par un panorama statistique du cheptel tarnais. Il a rappelé la diversité du Tarn qui fait naître, élève et engraisse sa production.

NE PAS TOUT VOIR EN NOIR

La disparition des vaches en zones de cultures ne doit pas occulter les 15 installations annuelles sur les 5 dernières années. Le deu-xième cheptel allaitant d’Occitanie recèle encore des gains de productivité. Le revenu plutôt moyen, l’image d’un métier contraignant et le manque de main d’œuvre n’aident pas. Cependant, les trois abattoirs et les signes de qualité sont des atouts avec la demande du consommateur (notamment dans les deux métropoles).

Marion Kentzel, de l’Institut de l’élevage Occitanie, a fait état d’élevage qui grossissent ; SAU et SFP moyennes ont augmenté de 15 % entre 2005 et 2015. En France, 41 % des vêlages ont lieu à l’automne. Les volumes en Siqo plafonnent depuis 2014 alors que les abattages bio s’accroît fortement.

LA CONSOMMATION CHANGE

Si le débit en boucherie baisse, la GMS est le premier débouché de la viande. Elle tire le marché avec la croissance du haché dont la version bio est prisée par la clientèle jeune. La demande en restauration hors domicile s’accroît et le travail sur l’origine semble payer. Les craintes d’imports Ceta dans la restauration collective sont toujours présentes.

Interbev Occitanie, par la voie de Benoit Nougadère a expliqué comment l’interprofession a œuvré pour contenir les ONG dans un pays où résident 96 % d’omnivores. La concertation, la pédagogie et des documents informatifs ont été dégaînés. Interbev Occitanie a également fourni des munitions : «Le plan Ecoantibio a réduit de 43 % l’utilisation des antibiotiques entre 2011 et 2017.»

VERDISSEMENT INÉLUCTABLE

Les éleveurs peuvent certifier leurs pratiques par la méthodologie Carbon Agri ou CAP’2ER. La fermentation entérique pèse lourd dans l’impact environnemental mais une ration enrichie en lipides peut contrer cela, y compris avec le pâturage. Ce dernier peut rédui-re la part émise par les effluents. L’assistance a souligné que le métier d’éleveur consiste à éviter de pâturer quand il ne le faut pas.

Jean-Bernard Mis a rappelé que l’élevage est «la seule activité où il y a des compensations» des émissions. Le juge de paix pourrait être un ratio entre les émissions de GES et les kg de viande produits. L’équation laisse penser que certains pays pourront prendre le parti d’accroître leur productivité sans travailler sur le stockage de carbone par les sols.

ATELIERS & éCHANGES ENRICHISSANTS

Les techniciens de la Chambre et de la Maison de l’élevage ont initié les échanges entre agriculteurs.

Un éleveur aveyronnais a expliqué son utilisation du paillage avec des plaquettes de bois. Le broya-ge, le stockage, et l’utilisation ont suscité de nombreuses questions et un fort intérêt des agriculteurs et agricultrices présentes.

Un autre atelier était, de l’avis de certains participants, compliqué à avaler pour les fans de ferraille. Mais les éleveurs Christian Rolland (Saint-Pierre-de-Trivisy) et Mathieu Gaubert (Réalmont) ont expliqué simplement comment les groupes «coûts de production» animés par la Chambre les aidaient dans leur métier. Les échanges avec les confrères sur la mécanisation, la gestion du troupeau et les stratégies fourragères leur donnent de quoi se gratter la tête mais la prise de recul et les chiffres offrent plus d’information pour arbitrer et mieux travailler.

CLIMAT & PÂTURAGE

L’adaptation au changement climatique par le pâturage tournant dynamique faisait l’objet d’un atelier où Alexis Astier (Arifat) détaillait comment ses troupeaux sont nourris. Dehors dès le 15 mars, ils pâturent des sous-parcelles durant 1 à 3 jours avec un retour 21 jours plus tard. Au 15 juillet, ils, ils passent sur les prairies de fauche puis pâturent des couverts (moha + trèfle d’Alexandrie + radis). Les méteils, à moissonner et à enrubanner, améliorent l’autonomie alimentaire de la ferme.

Les races rustiques faisaient l’objet d’un atelier où des éleveurs ont expliqué comment elles valorisaient les secteurs séchants et pentus des exploitations. Les facilités de vêlage, leur sobriété dans la consommation des fourrages et la rapidité de finition ont aussi été évoquées.

F. Roussel

Note : La Chambre d’agriculture du Tarn publiera sur son site internet les diaporamas présentés lors de cette journée.

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