Philippe Girou mise sur le regroupement très serré des vêlages et leur facilité
La première place départementale de Philippe Girou au challenge 2017 des Sabots récompense sa vision très technique des vêlages mise au point pour son troupeau de Limousine.
A la Métairie Neuve, sur la commune de Vénès, Philippe Girou exploite 79 ha de SAU dont 20 ha de prairies naturelles, 14 ha de céréales, 7 ha de luzerne et 4 ha de maïs ensilé. Juste ce qu’il faut pour parvenir à l’autosuffisance alimentaire pour son troupeau de vaches Limousine.
Installé depuis 1997 sur l’exploitation fondée par son grand-père dans les années 1950, Philippe Girou réduit actuellement la taille de son élevage pour atteindre une cinquantaine de vêlages par an, contre soixante-dix jusqu’à présent. «Je ne vais plus mettre des génisses en pension comme je le faisais auparavant. Cela me permettra de pouvoir rentrer toutes mes bêtes dans mes bâtiments et de gagner en confort de travail», annonce-t-il.
L’éleveur mène des vêlages très regroupés, en septembre et octobre. Un choix technique qui lui permet de conduire un «lot homogène, plus facile à nourrir. Cela permet d’être plus efficace, et c’est plus confortable en termes d’organisation», justifie Philippe Girou, qui met un point d’honneur à assister à chaque vêlage ou presque. Ces deux mois de vêlages sont concentrés au début de l’automne, saison la plus propice pour éviter les maladies sur les veaux et pour bien couvrir les besoins des vaches. Les performances de Philippe Girou en matière de vêlages tiennent également au fait qu’il ne vise pas des veaux d’un beau gabarit, mais au contraire des veaux pas trop lourds faciles à naître.
Les veaux sont mis à part dans des box fermés, et sont sortis deux fois par jour pour la têtée. «Quand je les lâche, ils vont directement à leur mère. Comme ça, il n’y en a pas un qui va tout prendre pour lui en allant têter quatre mères différentes par jour. Cela favorise donc la croissance des petits.» Le parquage des veaux permet également d’éviter les accidents ou la mortalité lié à l’excitation des taureaux lors de la période des saillies.
Une mélangeuse pour nourrir le troupeau
Sevrés dès la fin mars, les veaux mâles sont aussitôt vendus comme broutard à l’Italie entre 320 et 330 kg. «Moins ils restent sur l’exploitation, moins il y a de risques d’accidents», souligne l’éleveur pour justifier son choix de ne pas engraisser ses animaux.
Les femelles sont vendues, à l’exception d’une petite quinzaine gardées pour assurer un fort taux de renouvellement du troupeau de l’ordre de 30 %. L’âge moyen des vaches qui vêlent atteint ainsi une moyenne de 5 à 6 ans. Quand elles arrivent en fin de carrière, les vaches de réforme sont vendues en circuit court à un opérateur local albigeois.
Il y a 14 ans, l’exploitation conduite alors en Gaec avec son père Alain (jusqu’en 2007), avait investi pour la distribution de l’alimentation du troupeau dans une mélangeuse. Un choix décisif pour Philippe Girou : «Cela nous a permis d’améliorer les résultats techniques. En contrôlant correctement les apports, les vaches font plus de lait, et cela favorise la croissance des veaux.» Les rations composées de luzerne, d’ensilage maïs et ray-grass et d’enrubannage luzerne, sont ainsi distribuées une fois par jour et repoussées le soir. «Le vendredi et le samedi je donne 150 % de ration, ce qui me permet de tenir jusqu’au lundi matin, sans avoir à intervenir le dimanche», souligne l’éleveur.
D. MONNERY
Retrouvez l'analyse du spécialiste bovin viande à la Maison de l'élevage du Tarn et le palmarès du challenge des sabots 2017 dans l'édition en ligne
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