Ovin viande : un passage de relai sur une petite exploitation qui tourne !
Le Paysan Tarnais a rencontré Clément Fabre, moutonnier sur la commune de Montredon-Labessonnié. Ce jeune éleveur s’est installé fin 2015 sur l’exploitation de son père, Gabriel, qui compte 240 brebis et 50 ha de prairies. Interview.
Il y a bientôt un an, Clément Fabre a repris l’exploitation de son père, Gabriel, sur la commune de Montredon-Labessonnié. «Il n’y avait pas la possibilité de s’installer à 2» explique Clément. «A quelques années de la retraite, mon père a fait une cessation d’activité pour me «laisser la place». Depuis novembre 2015, je suis donc en individuel sur un élevage qui compte 240 brebis, 70 agnelles et une cinquantaine d’hectares de prairies naturelles. C’est une petite structure, le projet d’installation n’a pas été évident à défendre. Heureusement, les résultats de mon père, qui était dans le réseau des fermes de référence, étaient là pour montrer que ça marche et qu’on peut vivre sur une exploitation comme la nôtre !»
Les clés de la réussite ? Une race qui valorise très bien l’herbe, des agneaux bien conformés et de toutes petites charges de mécanisation.
Du côté du troupeau, Clément Fabre fonctionne également à l’économie. «Nous avons des Rouges de l’Ouest qui nous permettent d’être sur un système «semi-plein air» : les brebis sont dehors de mars avril à mi-no-vembre. Elles retournent quelques fois en bâtiment l’été quand c’est très sec, mais par exemple cette année, elles ne sont pas rentrées. Chaque année, nous fauchons 32 ha de prairies préalablement déprimées par les brebis. Cela suffit pour que les animaux aient du foin à volonté pendant tout l’hiver. Le reste des surfaces est dédié au pâturage. A la saison, nous laissons les brebis environ une semaine sur des parcelles variant de 4 à 6 ha. Suivant l’état du troupeau à leur arrivée en bâtiment, je complémente avec du triticale, jusqu’à 400 g par jour et par brebis. Je complète avec du tourteau de soja deux semaines environ avant l’agnelage. La ration peut rester la même jusqu’au sevrage, mais c’est vraiment suivant l’état des animaux et le nombre d’agneaux par brebis. Je peux arrêter les concentrés très tôt parfois.»
Côté alimentation, il faut également prendre en compte que les agneaux rouges de l’Ouest se débrouillent très bien tout seuls. «Il faut être présent un peu au début, mais dès qu’ils commencent à prendre le colostrum, après c’est parti ! Nous faisons très peu de biberons ! C’est précieux financièrement parlant, mais aussi en matière de travail. Nous n’avons pas besoin de faire de cases individuelles. Nous faisons des lots de 5 / 6 brebis dans un premier temps en mélangeant agneaux simples, doubles et triples. Et puis, on augmente progressivement jusqu’à des lots d’une cinquantaine de brebis, regroupées suivant l’âge des agneaux.»
Quelques changements déjà amorcés
Même si Clément Fabre reprend quasiment en l’état la structure que son père a montée, il a déjà amorcé quelques changements. «J’ai toujours voulu m’installer comme moutonnier. Avant de franchir le pas, j’ai travaillé com-me salarié agricole dans une coo-pérative. J’ai notamment été technicien ovin ce qui m’a permis de voir de nombreux systèmes d’exploitations. Ça pousse à se poser des questions avant de se lancer, c’est important !» La première évolution concerne l’alimentation des agneaux. «Depuis cet hiver, je suis passé à un aliment complet. Je suis vraiment satisfait du résultat. La croissance est meilleure et le taux d’agneaux labelisables aussi du coup ! Pour la rémunération, c’est clair que le complément label est non négligeable ! Les dates de ventes aussi impactent beaucoup. C’est pourquoi, j’ai également augmenté le nombre de béliers pour raccourcir la période de lutte. Objectif : avoir le maximum d’agneaux finis autour de Pâques !»
S. LENOBLE
Retrouvez l'intégralité de l'article et tous les résultats technico-économiques ovin viande 2015 dans l'édition en ligne
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