Technique
Nous donnons jusqu'à 1,5 kg de concentrés par broutard avant leur sevrage !
Le Paysan Tarnais s'est penché sur la complémentation des broutards. Christophe Bouisset, éleveur de bovins viande à Rouairoux, complémente ses broutards pour en obtenir de meilleurs prix.
Le Gaec Bouisset, sur la commune de Rouairoux, compte deux troupeaux limousine et Blonde d'Aquitaine. A part le renouvellement, tous les veaux sont vendus à environ 250 kg, ente 6 et 8 mois. Depuis longtemps sur l'exploitation, les broutards sont complémentés. «Le gros des vêlages se fait en stabulation, de février à avril» explique Christophe Bouisset. «A la mi-avril, on peut sortir un premier lot avec les vaches suitées des veaux mâles.» Après un printemps souvent généreux en herbe dans le secteur, les éleveurs se trouvent confrontés à des périodes sèches dès le début de l'été. «Les vaches commencent à avoir moins de lait. Pour faire pousser les veaux, c'est mieux de leur amener du complément. Et on retrouve le prix de l'aliment dans le prix de vente ! J’ai essayé une année de vendre des veaux non complémentés et j’estime l’écart de prix de vente de 150 à 200 € de moins par veau. »
Pour faire face à ce manque d'herbe, les éleveurs apportent du foin aux vaches. Elles ont aussi à disposition des seaux à lécher. Pour les veaux, un nourrisseur a été installé à proximité du râtelier des vaches. «C'est un endroit où le troupeau se retrouve souvent. C'est aussi un lieu de passage régulier. Les veaux passent donc souvent devant.» L'introduction du concentré se fait en douceur. «On commence à les habituer au concentré à la mi-juillet. La majorité des veaux a donc alors entre 4 et 5 mois. On démarre avec 200 g par veau et par jour. Puis on augmente petit à petit, pour arriver à environ 1 kg au bout d’un mois et 1,5 kg à l'approche du sevrage. S'ils ont du mal à venir au nourrisseur au début, on rajoute un peu de foin. Il faut compter deux semaines pour que tous s'habituent à y rentrer.»
Le concentré distribué est un aliment complet à 17% de protéines et 4,5 % de matière grasse. Au début, deux approvisionnements du nourrisseur par semaine suffisent. «On monte des seaux de 11 kg avec l'utilitaire. A la fin, il faut amener l'aliment avec le tracteur et le godet !» A côté de ce lot «principal», deux autres lots d'animaux sont formés. Un premier est constitué des vaches suitées des femelles. C’est dans ce lot qu’à l'automne nous allons trier notre renouvellement. Ce lot est aussi complémenté mais avec un peu moins d’aliment que le lot des mâles ( maxi 800 à 900 g par veau et par jour) .Le dernier lot rassemble les veaux nés plus tard et les vaches pleines décalées qui doivent encore vêler. «Même si elles sortent un peu, elles restent à proximité pour qu'on puisse rapidement les rentrer en cas de problème. Les derniers veaux nés seront eux aussi complémentés comme les veaux au printemps avant d'être vendus.» Les éleveurs ne pratiquent quasiment pas de sevrage. Les veaux sont juste séparés de leur mère le matin, au moment du tri pour la vente.
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