Les éleveurs de canards et de volailles tarnais restent dans l’incertitude
Retour sur la réunion d’informations qui a eu lieu vendredi dernier à Albi concernant l’application des mesures de restriction dans les élevages de palmipèdes pour limiter la propagation du virus de l’influenza aviaire.
Plus de dix jours après l’annonce de mesures de restrictions de production dans les élevages de palmipèdes du Sud Ouest, les producteurs tarnais sont toujours dans l’incertitude. La seule chose qu’ils savent, c’est que si aucune mesure d’adaptation et de compensation financières ne sont annoncées très rapidement, nombreux sont ceux qui seront en difficulté, et c’est toute la filière qui risque de subir de graves conséquences.
La FDSEA et la Chambre d’agriculture ont organisé le vendredi 22 janvier, une réunion d’information à destination des producteurs de volailles et de canards gras. Environ 80 éleveurs se sont déplacés pour faire part de leur inquiétude. A la tribune, la FDSEA, représentée par Frédéric Florenchie, le président de la section aviculture, Philippe Jougla, président de la FDSEA, Jean-Claude Huc, président de la Chambre d’agriculture, Eric Marouseau, directeur adjoint de la DDSCPP et Gérard Baud'huin, vétérinaire à Gaillac.
Dans son introduction, Jean-Claude Huc a rappelé la situation : les mesures de vide sanitaire annoncées et les difficultés qui se profilent pour les producteurs. «Nous sommes là pour travailler sur le présent mais aussi sur le futur, c'est-à-dire la remise en production la plus rapide possible en production des élevages tarnais. Les échanges d’aujourd’hui doivent nous servir pour travailler à des propositions pour adapter les mesures de restriction, et notamment les dates de vide-sanitaire, pour limiter l’impact sur les élevages.» Des discussions sont en cours entre le ministère et représentants de la filière qui doivent permettre la rédaction des arrêtés précisant les mesures de restriction et des mesures de biosécurité.
Gérard Baud’huin a d’abord fait une présentation de la maladie : origine, rôle de la faune sauvage dans la propagation, contamination, conséquence sur les espèces d’élevage, prophylaxie… «Il n’y a pas de traitement, a expliqué le vétérinaire. Les mesures de biosécurité, la mise en place de l’épidémiosurveillance sont l’affaire de tous et les éleveurs doivent s’y plier pour limiter la propagation de la maladie.» Un discours qui a eu bien du mal à passer auprès des éleveurs présents dans la salle. «Et la faune sauvage, on en fait quoi ? Pourquoi au lieu d’imposer un vide-sanitaire avec de graves conséquences économiques, des mesures de confinement ne suffisent pas ? Pourquoi subir les mesures de restriction alors qu’il n’y a pas de cas déclarés dans le Tarn ? Pourquoi les élevages de l’ouest de la France ne sont pas concernés ? Que faire des basses-cours familiales qui ne sont pas concernés par les mesures de restriction ?» Autant de questions posées dans la salle…
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Dernière minute
Le ministre de l’agriculture a annoncé mardi les modalités d'indemnisation des pertes de revenu : 130 millions d’euros sont alloués aux producteurs de palmipèdes. Selon le ministre, l'élevage des canards pourra reprendre «au début du mois de mai avec des canetons sains». Des indemnisations complémentaires pour les entreprises, comme les abatteurs, seront précisées ultérieurement. Concernant les mesures de biosécurité, an arrêté sera publié au Journal Officiel «en fin de semaine prochaine». Cet arrêté décrira «les mesures à mettre en place pour les différents types de volaille et selon l'activité considérée, élevage industriel ou basse-cour privée», a précisé la DGAL.